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Mesures de sécurité : pourquoi le gouvernement ne peut-il plus faire marche arrière ?

Le Vif

De plus en plus de Bruxellois se demandent si les mesures de sécurité instaurées à Bruxelles ne sont pas excessives par rapport à la menace. Ce mardi, le métro et les bâtiments publics sont toujours fermés et même les écoles ne rouvriront leurs portes que demain.

Selon le quotidien De Morgen, la plupart des ministres étaient pourtant favorables à un assouplissement des mesures, mais après une réunion de quatre heures ce lundi, ils ont décidé de ne rien changer ce mardi et de retourner progressivement à une vie publique normale à partir de mercredi. Ce compromis résulterait d’une divergence de vues au sein du gouvernement.

À en croire De Morgen, le gouvernement est divisé en deux. D’un côté il y a le CD&V et l’Open VLD qui souhaitent retourner à la normale le plus rapidement possible, et ce surtout pour les écoles. De l’autre, il y a la N-VA et le MR qui ne craignent pas d’imposer des mesures de sécurité très strictes même si le ministre-président flamand Geert Bourgeois (N-VA) souligne que « l’enseignement est un droit fondamental » et qu’il faut rouvrir les écoles.

Comme la N-VA dirige les départements relatifs à la sécurité, l’Intérieur et la Défense, c’est elle qui domine le débat au gouvernement fédéral. Et à l’aube d’une grande réforme de l’armée, décidée par le ministre de la Défense Steven Vandeput, c’est l’occasion de prouver son utilité en plaçant des militaires dans les rues de la capitale.

D’après De Morgen, le premier ministre Charles Michel est pour beaucoup aussi dans le maintien des mesures de sécurité à Bruxelles. Il semble qu’il veuille rétablir la réputation du pays, entachée par le rôle de Belges dans les attentats de Paris. Par conséquent, il n’est pas homme à ignorer les risques et n’hésite pas à instaurer des mesures de répression sévère.

Joëlle Milquet

La ministre de l’Éducation Joëlle Milquet (cdH) serait quant à elle responsable de la fermeture des écoles. Et après les doutes semés par Milquet sur la sécurité dans les écoles, il n’y avait plus moyen de faire marche arrière, car s’il se produit quelque chose, aucun politique ne souhaite être accusé d’avoir négligé les écoles. Et si au sein du gouvernement, on réalise que les mesures de sécurité sont catastrophiques pour Bruxelles, personne ne dira rien. « Si quelque chose explose, vous ne voulez pas être celui qui a dit dans le journal qu’il faut assouplir les mesures » confie un membre du gouvernement au journal De Morgen.

Les mêmes réticences empêcheraient la majorité, l’opposition et la plupart des faiseurs d’opinions d’émettre des doutes ou des critiques. Cependant, chacun se rend compte que ce « lockdown » de Bruxelles ne pourra pas durer longtemps. Aussi, ne reste-t-il plus qu’à espérer pour le gouvernement que Abdeslam se fasse prendre rapidement. Sinon, personne n’osera prendre la responsabilité politique de baisser le niveau de menace.

CB

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