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Meeting pro-Erdogan : « Je suis pour la liberté d’expression et pour le respect de l’ordre public »

« La règle générale, c’est la liberté d’expression; il y a une deuxième règle, c’est le respect de l’ordre public, et là les bourgmestres ont une responsabilité », a commenté jeudi le Premier ministre Charles Michel quant à la possibilité que des meetings pro-Erdogan -le président turc qui a imprimé un virage autoritaire à son pays- se tiennent en Belgique.

« La règle générale, c’est la liberté d’expression, je la défends en Belgique et partout dans le monde », a observé le Premier ministre à son arrivée au sommet européen jeudi après-midi. « Il y a une deuxième règle, c’est le respect de l’ordre public, et là les bourgmestres ont une responsabilité, ils doivent pouvoir prendre des décisions, si nécessaire avec le soutien du ministre de l’Intérieur. » Le Premier ministre a assuré qu’il se battrait toujours pour éviter qu’un conflit soit importé en Belgique. « Je veux du calme, du respect pour les différentes opinions. » La Turquie est confrontée « ces derniers mois à des évolutions inquiétantes, en recul par rapport aux valeurs européennes » et le Premier ministre se tient aux côtés de ceux qui disent « comment nous on défend les valeurs telles que la liberté d’expression et la liberté de la presse ».

« C’est le message que je continuerai à porter », a-t-il conclu. Interrogé à la Chambre par le Vlaams Belang, le ministre de l’Intérieur, Jan Jambon, a indiqué qu’il étudierait les situations qui se présenteraient à lui « au cas par cas ». Le critère à prendre en compte est celui de l’ordre public et la responsabilité du maintien de l’ordre appartient en Belgique en premier lieu aux bourgmestres, a-t-il fait remarquer à l’instar de M. Michel. Le ministre de l’Intérieur ne peut agir le cas échéant que s’il dispose d’informations particulières, par exemple en provenance de l’Organe de Coordination et d’Analyse de la Menace (OCAM). A ce jour, il n’a pas eu connaissance d’une demande d’organisation d’un meeting de soutien aux réformes du président turc, a-t-il précisé. Ce week-end, la N-VA s’est montrée plus revendicative. Le chef de groupe à la Chambre, Peter De Roover, a exhorté le gouvernement à se joindre à l’appel du chancelier autrichien qui a réclamé une interdiction de ces meetings à l’échelle de l’Union européenne.

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