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Mariages gris: « Les femmes amoureuses, c’est ce qu’il y a de pire »

Le Vif

Pour les illégaux, le mariage est pour ainsi dire la seule piste pour obtenir des papiers belges. Deux policières racontent leur chasse aux mariages blancs et gris à nos confrères du Knack.

A côté des mariages blancs, il existe les mariages gris, où l’un des deux partenaires est sincèrement amoureux. Ces mariages sont-ils fréquents?

Wendy Coremans: Oui. Un véritable mariage blanc est cher, nous parlons des sommes qui vont de 7000 à 9000 euros. Les illégaux paient par tranches : 2000 euros lors de la conclusion de l’accord, 2000 euros après la visite à l’état civil, le reste lorsque le titre de séjour est en ordre. Tout le monde ne peut pas débourser de telles sommes. Les personnes désargentées qui veulent obtenir des papiers par le biais d’un mariage doivent donc tenter de séduire d’un partenaire. Généralement, ce sont des hommes qui manipulent une femme, même si l’inverse est possible. J’ai même déjà examiné deux mariages gris homosexuels.

Calie: Les mariages gris mènent souvent à des situations navrantes. Après trois ans, il est possible de divorcer sans perdre les avantages associés au mariage. Pensez au titre de séjour, mais aussi à la sécurité sociale. Par conséquent, on voit souvent qu’après trois ans et un jour, l’homme s’en va. Il abandonne femme et enfant. Les bébés papiers sont une nouvelle tendance : ils sont conçus pour faire réussir un mariage blanc.

Comment prouver qu’un mariage planifié est gris ?

Coremans: C’est très difficile, car ils savent choisir leurs victimes. Il s’agit souvent de femmes plus âgées qui ont des problèmes. Divorcées deux fois, au chômage avec des enfants, seules et en quête d’affection. Ou alors ils choisissent une jeune fille qui a passé toute sa vie dans une institution et qui n’a jamais reçu d’amour, celles-ci succombent au premier Don Juan venu.

Ne faut-il pas faire changer ces femmes d’avis?

Coremans: Pas facile. Les femmes amoureuses, c’est ce qu’il y a de pire, elles sont impossibles à raisonner. Ces entretiens se déroulent dans un torrent de larmes. J’ai toujours une boîte de Kleenex sur mon bureau, à la fin de la semaine elle est vide.

Calie: Je suis dure dans ces cas-là. « Madame », je dis, « Regardez ces deux photos. Croyez-vous vraiment que ce type est amoureux de vous alors qu’il y a tellement de filles jeunes et jolies? » Mais, comme le dit ma collègue Wendy, elles ne veulent pas écouter.

Erik Raspoet

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