Carte blanche

« Maman, est-ce que les Flamands sont racistes parce qu’ils ont voté pour le Vlaams Belang ? »

Après cette question de ma fille, la meilleure solution est-elle de faire l’Autruche ?

06h53.

Là, vous avez 3 options :

1. Répondre « ce n’est pas si simple, ma fille » ou la variante : « Quand tu seras grande, tu comprendras ».

2. Reporter la discussion à ce soir.

3. Faire comme si vous n’aviez pas entendu.

Quel que soit votre choix, vous imitez cet oiseau fantastique, le plus grand de son espèce – (Mais aussi celui qui ne sait pas voler…), plus communément appelé l’autruche.

Mais rassurez-vous, personne n’est jamais équipé pour répondre ce genre de questions. Jamais.

Pourtant, toute la journée, cette question me taraude. Plus celle qu’elle m’a posé avant-hier, en sortant de sa douche : « pourquoi on achète des trucs qui sont pas bons pour la nature ? » Je réalise que je suis doublement sidérée : par ma propre incompétence à répondre à ses questions, mais surtout par mon incapacité criante à me poser les bonnes questions. Quand cela a-t-il cessé ? Je passe pourtant mon temps à citer notre illustre Jacques Brel « il nous fallut bien du talent pour devenir vieux sans être adulte ».

Mais, même nous adultes, comprenons-nous vraiment l’information ?

Alors j’ai testé quelque chose : je me suis mise à imaginer des fausses informations, des intox. Je les ai publiées.

Jugez par vous-mêmes.

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Quand donc avons-nous troqué nos 100 milliards de neurones dans le cerveau contre un amas de bits négatifs et sans intérêt ?

Je suis perplexe. Un peu effrayée aussi. Pourtant, aujourd’hui, j’ai envie de voir le verre à moitié plein. Je choisis donc Steven Pinker, penseur positif. Selon lui, nous avons toutes les raisons rationnelles de constater que le monde va mieux (NDLR : le pléonasme sert à insister sur l’idée que c’est un fait, pas une opinion).

Son explication : les médias concentrent leur attention sur le seul verre vide au lieu de fédérer l’optimisme sur tous les autres qui sont pleins. Puis, nous sommes victimes d’un biais cognitif qui consiste à ne retenir que ce qui est suffisamment marquant, donc, par facilité, les événements traumatisants. Et tant pis pour l’esprit critique.

Il me reste une solution : utiliser les 40 millions d’autres neurones que j’ai dans le coeur et travailler avec nos enfants, puisque pour eux, je peux encore faire quelque chose : créer une nouvelle WebTV pour parler, nous aider à leur parler de la vie et les aider à la comprendre.

Pour y arriver, j’ai la conviction profonde que ce média doit être porté par nous tous.

C’est là que j’ai fait appel à mes 100 autres millions de neurones dans le ventre (ça commence à chiffrer) : faire appel à notre instinct, au meilleur en nous tous pour co-construire ce projet ensemble. Appel des tripes : aidez-nous à boucler ce crowdfunding en beauté. Nous avons besoin de vos dons, petits et grands.

Parce que je ne veux pas attendre qu’elle soit grande pour comprendre !

Et que surtout, je veux répondre aux questions de tous les enfants, y compris ceux qui sont en vous. Pas bien loin, j’en suis sûre.

Le Lab. lance sa webTV d’information pour jeunes ! Montez à bord de cette formidable aventure en contribuant à notre crowdfunding.

Salma Haouach, rédactrice en chef du Lab

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