Olivier Maingain et Damien Thiéry, ici à la Chambre en 2012. © BELGA

« Maingain est un despote »

François Brabant
François Brabant Journaliste politique au Vif/L'Express

Damien Thiéry, député MR, bourgmestre de Linkebeek et ex-FDF, qualifie son ancien président de parti d’extrémiste et dresse une couronne de lauriers au leader de la N-VA.

Deux ans après son transfert du FDF au MR, le député Damien Thiéry torpille Olivier Maingain (« un extrémiste ») et encense Bart De Wever (« un partenaire »). La scission de l’arrondissement bilingue de Bruxelles-Hal-Vilvorde? Le bourgmestre de Linkebeek, connu pour ses démêlés avec les autorités flamandes, juge qu’on ne reviendra pas en arrière.

Le Vif/L’Express: En 2011, alors que vous étiez encore député FDF, vous aviez qualifié la N-VA de parti d’extrême droite. Vous avez changé d’avis ou c’est la N-VA qui a changé de nature?

Damien Thiéry: Je reconnais aussi avoir été influencé en mal par le discours d’Olivier Maingain, mon ancien président de parti. C’est probablement là ma plus grande erreur… Par la suite, j’ai changé mon fusil d’épaule. Je me suis dit qu’il était grand temps de s’ouvrir au dialogue avec les néerlandophones. Si vous voulez négocier avec un groupe, mieux vaut faire l’effort de comprendre sa logique, plutôt que de se contenter d’idées préconçues. Et puis, la N-VA elle-même a changé. A l’époque, elle tenait un discours communautaire extrêmement dur, séparatiste. Aujourd’hui, elle promet de respecter l’accord de gouvernement sans remettre sur le tapis les polémiques communautaires. Et je dois dire que, jusqu’à présent, pas un seul de ses leaders n’a fait un pas de travers par rapport à cet engagement.

Désormais, vous considérez Bart De Wever comme un partenaire?

Dans l’état actuel, oui. La force de la N-VA, c’est d’avoir rassemblé des gens qui avaient en commun de ne plus supporter le marasme de la particratie. A la tête de ce parti, il y a un homme fort, Bart De Wever. Il a annoncé qu’il allait dépoussiérer la Belgique. Manifestement, il le fait. Et jusqu’à preuve du contraire, il le fait de manière impeccable, en collaboration avec les trois autres partis de la majorité fédérale (MR, CD&V, Open VLD). Je ne suis pas naïf : le danger du séparatisme n’a pas disparu. Mais tant qu’on ne ressort pas le dossier communautaire, notre pays fonctionne bien. Mieux: on est en train de le remettre sur les rails.

Vous gardez une affection pour le FDF, votre ancien parti?

Je garde contact avec de nombreux militants. Si j’ai quitté le FDF, c’est essentiellement à cause de son président, Olivier Maingain, qui n’est pas du tout un homme de dialogue. Je ne pouvais plus fonctionner avec quelqu’un qui me faisait passer pour un extrémiste, ce que je ne suis absolument pas, alors que lui en est un. Sa stratégie, c’est de chercher systématiquement le conflit.

Vos tensions avec lui ne relèvent-elles pas aussi d’une divergence idéologique?

Je me suis toujours senti libéral. Le problème, c’est que Maingain a tiré le FDF vers la gauche, et il a tenté de dicter sa loi à l’ensemble du parti. C’est un despote, le gaillard…

L’intégralité de l’entretien dans Le Vif/L’Express de cette semaine. Avec notamment les façons différentes de gouverner selon qu’on soit flamand ou francophone…

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