Guy Verhofstadt © Belga

M. Verhofstadt réclame d’urgence une politique européenne de sécurité

Il faut d’urgence développer une politique européenne de sécurité pour lutter plus efficacement contre le terrorisme, estime le chef de groupe des libéraux au Parlement européen (ALDE), Guy Verhofstadt, dans un nouveau chapitre ajouté à son livre « La maladie de l’Europe ».

L’Union européenne ne fonctionne pas correctement, a une nouvelle fois admis le leader du groupe libéral au parlement. « Mais contrairement aux populistes et aux nationalistes qui souhaitent revenir en arrière, j’estime qu’il faut progresser vers une véritable Union », a-t-il réagi vendredi au résultat du référendum consultatif aux Pays-Bas.

Les Néerlandais ont rejeté massivement – moyennant un quorum de votants tout juste suffisant – l’accord d’association entre l’UE et l’Ukraine lors d’un vote vécu comme une défiance vis-à-vis du projet européen. « La nouvelle génération de leaders doit prendre conscience que cette Europe ne fonctionne pas. Ce qu’il faut c’est plus d’Union européenne, faute de quoi l’Europe disparaîtra à coups de référendums négatifs », a prédit Guy Verhofstadt.

L’ancien Premier ministre libéral s’était engagé au lendemain des attentats de Paris du 13 novembre à compléter son dernier livre avec un chapitre sur la lutte contre le terrorisme. Moins d’un mois après les attentats de Bruxelles, ce chapitre ‘Djihad en Europe’ est plus actuel que jamais. L’ancien Premier ministre y défend le raisonnement selon lequel une politique éparpillée de renseignement et de sécurité ne permet pas de venir à bout d’organisations criminelles. « Nous ne pouvons plus nous fier à une ‘culture du renseignement et de la sécurité’ soumise au bon vouloir des institutions nationales », écrit-il.

Il y a peu d’échanges d’informations entre pays parce qu’ils ne se font pas confiance, juge lM. Verhofstadt. Les services nationaux sont séparés entre eux par des frontières alors que les terroristes ne connaissent pas de frontières. Par exemple: Mehdi Nemmouche, l’auteur présumé de l’attentat au musée juif de Bruxelles en 2014 avait été signalé par les autorités françaises dans le système d’information Schengen II, après l’avertissement de l’Allemagne selon lequel il était revenu de Syrie. Cela n’a pas empêché Nemmouche de franchir la frontière belge pour y commettre un attentat.

« Ce dont nous avons besoin c’est d’une collaboration sur le modèle du mandat d’arrêt européen, qui fonctionne bien et qui est correctement utilisé », juge Guy Verhofstadt. Il évoque l’exemple de l’échange de renseignements européen ou un élargissement des compétences d’Europol, l’accord de coopération des services de police européen. « Ce qu’il nous manque, c’est une plus grande coordination. En revanche, il y a déjà une inflation de banques de données », argumente-t-il.

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