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Limitation des demandes d’asile : « Cette situation est inhumaine, indigne et contraire aux principes fondateurs de la Croix-Rouge »

Depuis jeudi, l’Office des étrangers a instauré une limite journalière d’accueil pour les demandeurs d’asile à fixée à 60 personnes maximum par jour. Quarante personnes n’ont ainsi pas pu enregistrer leur demande jeudi et trente, ce vendredi, indique la Croix-Rouge.

« Contrairement à ce qui s’était produit en 2015, la situation actuelle ne résulte ni d’arrivées soudaines et nombreuses sur notre territoire, ni d’un manque d’anticipation du réseau d’accueil. Au contraire, voici plusieurs mois, au moment même où les autorités décidaient de fermer des milliers de places d’accueil, nous alertions le gouvernement sur le danger de réduire aussi sévèrement la capacité », déplore la Croix-Rouge.

L’organisation rappelle que, fin octobre 2017, plusieurs centres d’accueil qui devaient fermer à Arlon, Tournai et Belgrade, sont finalement resté ouverts jusque fin juin dernier. Actuellement, ces trois centres sont quasiment à leur capacité maximale. La Croix-Rouge vient d’ouvrir d’urgence 750 nouvelles places mais il reste par ailleurs des places encore disponibles dans notre réseau d’accueil.

« Dès lors que la capacité d’accueil existe, nous demandons aux autorités de ne pas laisser à la rue des demandeurs d’asile alors que l’hiver est à nos portes. Cette situation est inhumaine, indigne et contraire aux principes fondateurs de la Croix-Rouge », souligne encore cette dernière.

Le CIRé, la Plateforme citoyennes de soutien aux réfugiés et Vluchtelingenetwerk dénoncent eux, dans un communiqué commun, une volonté politique délibérée de créer une crise de l’accueil. Tous trois rappellent que cette dernière était annoncées par Fedasil et ses partenaires il y a plusieurs mois déjà. « Au moment même où le secrétaire d’Etat à l’Asile et la Migration décidait de fermer des milliers de places d’accueil collectives ou individuelles, les prévisions étaient claires: dès le mois de novembre, le réseau d’accueil serait dans l’impossibilité de recevoir les demandeurs. L’entêtement crée depuis des mois les conditions d’une réelle crise de l’accueil des demandeurs d’asile. Pourquoi, si ce n’est pour servir d’épouvantail lors des discussions gouvernementales sur l’engagement de la Belgique dans le Pacte global sur les migrations? », s’interrogent-ils.

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