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Liège et Namur : deux inondations, un même cauchemar, des profils bien différents

Mailys Chavagne
Mailys Chavagne Journaliste Web

Si les deux épisodes ont marqué les esprits en raison de leur violence et des dégâts qu’ils ont provoqués, ils présentent tous deux un profil bien différent. D’un côté, on a des inondations fluviales – des averses peu abondantes mais ininterrompues sur plusieurs jours – et de l’autre, des inondations pluviales – un épisode orageux court mais intense et localisé.

La Wallonie n’a pas eu le temps de panser ses plaies : une semaine à peine s’est écoulée entre deux épisodes climatiques aux conséquences dramatiques. Voiries détruites, maisons inondées, voitures emportées par les flots… Les images de ce week-end jettent à nouveau un froid. Mais si les deux inondations ont les mêmes conséquences, leur profil est bien différent.

Inondations fluviales VS inondations pluviales

Les inondations qui ont touché la province de Liège et du Luxembourg la semaine dernière sont provoquées par le débordement des rivières en crue, en dehors de leur lit mineur. C’est ce qu’on appelle des inondations fluviales. Pour donner une comparaison, c’est comme si on avait oublié de fermer un robinet et qu’un mince filet d’eau s’en échappait : la baignoire se remplit petit à petit, et finit par déborder. Une crue qui a provoqué divers dégâts dans le Sud du pays : pertuis obstrués, réseau d’égouttage obstrué, présence d’embâcles, création de ravines…

La province de Namur a elle aussi été touchée par de graves inondations. Selon le professeur en hydrologie Patrick Willems (KU Leuven), il serait tombé à Dinant en l’espace d’une heure 50 à 70 mm de précipitations (soit 50 à 70 litres d’eau par mètre carré), peut-on lire dans De Standaard. Pour autant, ces averses intenses n’ont rien d’exceptionnel en Belgique : elles ont les caractéristiques d’un orage d’été. Quand il se met à pleuvoir, de grosses quantités d’eau tombent soudainement et localement. Les dégâts de la semaine dernière – conjugués à ces fortes précipitations – sont sans doute à l’origine des nouvelles inondations de ce week-end. Et pour cause : les sols déjà gorgés d’eau, le niveau déjà élevé des cours d’eau et des rivières et les infrastructures bouchées et endommagées ont aggravé la situation et favorisé le débordement des égouts et des plus petits cours d’eau. C’est ce qu’on appelle des inondations pluviales.

Un point commun

Outre leurs conséquences désastreuses, ces deux types d’inondations ont un point commun : elles deviendraient plus fréquentes en partie à cause du réchauffement climatique. En raison des températures de plus en plus élevées, l’air peut en effet « transporter » plus d’eau et les nuages s’en délestent donc moins régulièrement. Résultat : la Belgique est alors soumise à des intempéries plus longues ou plus intenses.

Patrick Willems estime qu’une averse déversant de telles quantités d’eau (plus de 40 litres d’eau tombent par mètre carré en une heure) devrait se produire une fois tous les 100 ans, à un endroit précis. Mais à cause du réchauffement climatique, cela se produit désormais en moyenne une fois tous les 14 ans.

De nouveaux orages sont attendus dans les prochaines heures, mais ne seront probablement pas du calibre de ce week-end.

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