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Liège Airport : Bernard Tapie et Lucien D’Onofrio pensent à investir

La SA Liège Airport, fleuron de la reconversion liégeoise (10 000 emplois directs et indirects), va-t-elle passer partiellement aux mains de Bernard Tapie et de Lucien D’Onofrio ? Une enquête exclusive du Vif/L’Express. Ce jeudi en librairie.

L’homme d’affaires français Bernard Tapie et son ami Lucien D’Onofrio souhaitent investir dans le capital de la SA Liège Airport ou dans une compagnie aérienne, avec des lignes régulières. Tapie dispose des 215 millions d’euros qu’il a touchés de l’Etat français à la suite d’un arbitrage privé dans l’affaire du Crédit lyonnais (la Française Christine Lagarde, actuelle directrice du FMI, avait autorisé cet arbitrage, ce qui lui est maintenant reproché au niveau judiciaire). Pourquoi Liège ? Parce qu’il y a Lucien D’Onofrio, son ami de toujours. L’ancien président du Standard est sous le coup d’une instruction du juge Philippe Richard depuis 2004 et il a été inculpé, le 21 juin dernier, sur la base de soupçons de transferts douteux de joueurs et de blanchiment d’argent. Cela ne l’empêche pas d’avoir des moyens, tout comme l’ancien patron de l’Olympique de Marseille, Bernard Tapie.

Ce dernier dispose d’une autre tête de pont dans la région: José Happart, président du CA de Liège Airport depuis 1998, ancien président du Parlement wallon (PS), Les deux hommes se sont connus sur les bancs du Parlement européen dans les années 1990. Le problème ? Bernard Tapie, s’il a déjà claironné ses intentions, n’a présenté aucune offre réelle, aucun plan industriel concret. Du coup, les opinions se braquent dans le microcosme liégeois. Il y a, d’un côté, les très favorables, comme José Happart, qui se réjouit de l’intérêt porté à l’aéroport de Bierset et du dynamisme que pourrait y insuffler le Français. De l’autre, les mitigés, comme le ministre wallon de l’Economie, Jean-Claude Marcourt (PS), qui veut juger sur dossier. Et enfin, les clairement hostiles, comme Jean-Pierre Grafé, vice-président de l’aéroport (CDH), qui pointe le principal défaut, à ses yeux, de Bernard Tapie : c’est un financier, qui risque de revendre ses parts, sitôt achetées, pour réaliser une belle plus-value.

La Wallonie, via la Sowaer, détient 25 % du capital de Liège Airport. Ce dernier pèse aujourd’hui 30 millions d’euros et va procéder, annonce José Happart au Vif/L’Express, à une augmentation de capital pour financer son développement. La Région wallonne, qui doit encore économiser 136 millions d’euros en 2015 pour réduire son déficit, a-t-elle les moyens de faire la fine bouche devant la proposition de deux hommes, Tapie et d’Onofrio, que beaucoup considèrent comme des aventuriers ? Les analyses et les réactions dans le Vif/L’Express de ce 10 novembre.

Marie-Cécile Royen et Soraya Ghali

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