© Imge Globe

Les verts veulent le retrait des armes nucléaires pour 2015

Le Vif

Les écologistes francophones et flamands, rejoints par le député Dirk Van der Maelen (sp.a) ont demandé mardi au ministre de la Défense, Pieter De Crem, d' »agir » pour obtenir le retrait des armes nucléaires américaines stationnées à Kleine-Brogel (Limbourg), après qu’une série de responsables de son parti, le CD&V, eurent lancé un appel en ce sens dans une carte blanche publiée par le journal De Morgen à l’initiative d’un ancien collaborateur de la ministre Joëlle Milquet.

Dans cette tribune également signée par l’ancien Premier ministre Jean-Luc Dehaene, le ministre d’Etat (et ancien chef de la diplomatie) Mark Eyskens et l’ex-ministre-président flamand Luc Van den Brande, les mandataires CD&V souhaitent que ces bombes aient quitté Kleine-Brogel d’ici au 6 août 2015, date du 70e anniversaire du bombardement atomique sur la ville japonaise de Hiroshima, mais « en accord avec l’Otan ».

Ecolo et Groen affirment, dans un communiqué, se réjouir de se voir rejoints dans un combat qu’ils mènent depuis une trentaine d’années, tout en s’étonnant « du double langage des démocrates-chrétiens flamands ».

Pour les écologistes, le gouvernement fédéral et le CD&V en particulier doivent être cohérents avec la déclaration gouvernementale de l’équipe Di Rupo 1er, qui entend faire de la politique en matière de désarmement et de non-prolifération nucléaire une partie intégrante de la politique de notre pays en matière de sécurité internationale.

Pour Ecolo et Groen, le gouvernement fédéral doit donc enfin tourner la page de la guerre froide et prendre les initiatives nécessaires afin de bannir du sol belge ce dangereux reliquat de la course folle aux armements nucléaires.

« Maintenant que ces constats sont partagés par le CD&V, à son ministre de la Défense, Pieter De Crem, d’agir en conséquence, même si cela pourrait diminuer ses chances d’un jour diriger l’Otan », soulignent le sénateur Benoît Hellings et la députée fédérale Juliette Boulet.

La députée Eva Brems (Groen) a même évoqué une négociation bilatérale entre la Belgique et les Etats-Unis « si aucun accord ne peut être trouvé à brève échéance au sein de l’Otan ».

La Belgique s’est toujours opposée à toute décision unilatérale de renoncement à la mission nucléaire de ses chasseurs-bombardiers F-16 en l’absence d’accord russo-américain sur la réduction des arsenaux nucléaires tactiques en Europe.

Le député Dirk Van der Maelen (sp.a) a pour sa part dit espérer, lui aussi dans un communiqué, que le CD&V soutienne la résolution qu’il a déposée et appelant le gouvernement belge à respecter le traité de non-prolifération (TNP) que la Belgique a ratifié et à agir de manière proactive en vue d’un retrait des armes nucléaires tactiques de Kleine-Brogel.

Les pays de l’OTAN accueillant des armes nucléaires américaines – des bombes à gravité de type B-61 – n’ont jamais ni confirmé ni démenti cette présence. Selon des experts, quelque 240 de ces armes sont entreposées dans cinq pays de l’Otan (Allemagne, Belgique, Italie, Pays-Bas et Turquie).

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire