Illustration: Bureau de chômage, documentaire de Charlotte Grégoire et Anne Schiltz © DR

« Les travailleurs salariés ont fait leur part du boulot »

Le syndicat socialiste FGTB a rejeté lundi l’appel patronal à des efforts complémentaires pour renforcer la compétitivité des entreprises belges après la publication d’un rapport du Conseil central de l’économie sur l’évolution du handicap salarial.

« Le rapport technique explique clairement qu’au cours des dernières années, les travailleurs salariés ont fait leur part du boulot. Ils ont fait d’énormes efforts. Aujourd’hui, les effets économiques deviennent clairs: la confiance des consommateurs est en baisse et le principal pilier de notre économie, la demande intérieure, s’affaiblit. La Commission européenne a récemment indiqué qu’en 2016, la croissance de la consommation intérieure se réduira de moitié », souligne le syndicat dans un communiqué. Face à cette situation inquiétante, poursuit la FGTB, il incombe aux entreprises qui ont profité d’un saut d’index, d’une diminution de leurs cotisations sociales et d’une plus grande flexibilité du travail de « prendre leurs responsabilités » pour investir, innover, embaucher et former des travailleurs en vue d’une croissance durable. Pour le syndicat, les entreprises du pays ne peuvent en effet se contenter à présent « d’encaisser le chèque en blanc qu’elles ont reçu du gouvernement en augmentant les bonus et dividendes ».

« Le gouvernement a promis des emplois: +jobs, jobs, jobs+. A ce jour, pour les salariés, il n’en est rien », juge la FGTB qui rappelle sa revendication pour une « réduction collective du temps de travail avec maintien du salaire, embauches compensatoires », ce qui, selon elle, reste un des moyens les plus sûrs de créer des emplois de « qualité et durables ». Enfin, l’argument de la FEB selon qui il faut considérer le coût salarial historique, et non pas l’évolution, ne tient « pas debout », selon le syndicat.

« Le niveau plus élevé de nos salaires se justifie par le niveau plus élevé de notre productivité. Le salaire payé à un travailleur dépend principalement de ce que ce travailleur rapporte à l’entreprise. Le Bureau du Plan a chiffré ce qu’il faut en termes de coût salarial pour produire une plus-value d’un euro. C’est ce qu’on appelle le coût salarial par unité produite. En Belgique, ce chiffre est de 0,64 euro contre 0,66 euro dans les pays voisins… Autrement dit, l’écart de productivité positif de l’industrie belge annule complètement l’écart en termes de coût salarial horaire avec nos pays voisins », conclut-il.

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