© BELGA

« Les transports publics bruxellois ont fait d’énormes progrès »

Le Vif

Malgré la pagaille de règles et tarifs en vigueur dans la capitale, les transports en commun bruxellois sont très populaires et ont réalisé d’énormes progrès ces dernières années. Le quotidien De Morgen revient sur les raisons de son succès.

« La fréquence et l’offre sont généralement bonnes. Et en matière de ponctualité, la STIB égale souvent les normes suisses », explique Kobe Boussauw, professeur en aménagement du territoire et mobilité à la VUB au Morgen. Il souligne le contraste avec la Flandre, où l’on se préoccupe surtout de ce que coûte la compagnie de transports De Lijn.

Les chiffres de Bruxelles Mobilité révèlent que l’offre a été élargie dans tous les domaines. En trois ans, la STIB a élargi son offre de 12%, celle du tram même de 27%. Depuis la Flandre, De Lijn parcourt six millions de kilomètres par an au sein de la Région bruxelloise, deux fois plus qu’en 2002.

Entre-temps, l’utilisation du tram, du bus et du métro a également beaucoup augmenté. Tous les jours, la STIB assure un million de trajets. Près de 35% de plus qu’il y a dix ans. Le train a connu une expansion semblable. Aujourd’hui, les transports en commun représentent 26% de tous les déplacements. Au niveau européen, seuls Barcelone, Vienne et Helsinki obtiennent un pourcentage plus élevé.

En matière de transports publics, Bruxelles fait mieux qu’Anvers et Gand. Boussauw avance deux raisons pour expliquer cette différence. « Bruxelles est plus étendue et possède une densité de population plus élevée que les villes flamandes. « Dans la littérature scientifique, on part du principe qu’une ville a besoin de 750 000 habitants pour développer un système de métro réussi. Bruxelles en a 1,1 million. »

Un sentiment d’urgence

« À Bruxelles, les politiques trouvent tout simplement les transports en publics plus importants », estime Stefan Stynen de l’association de voyageurs TreinTramBus. Pour lui, il règne un sentiment d’urgence dans la capitale, tant au niveau politique qu’au niveau des entreprises.

En 1998 et 2010, IRIS 1 et IRIS 2, les grands plans de mobilité de la région de 1998 et 2010, avaient pour but de réduire la circulation de voitures de 20% d’ici 2018. Même si on sait déjà que ce n’est pas faisable, ils ont permis de baisser légèrement la circulation.

Cela n’empêche pas que la capitale reste confrontée à un défi énorme. « Tous les jours 375 000 Flamands et Wallons font la navette vers Bruxelles. Plus de la moitié d’entre eux sont seuls dans leur voiture. Si nous voulons résoudre le problème de circulation, tous les gouvernements doivent investir en transports en public », déclare le ministre de la Mobilité Pascal Smet (sp.a).

Cependant, comme le rappelle De Morgen, les Bruxellois aussi prennent encore trop souvent la voiture. Et si les transports publics sont populaires auprès les jeunes âgés de 18 à 24 ans, ils le sont moins parmi d’autres tranches d’âge.

Saturation

À long terme, la croissance de la population bruxelloise risque toutefois de saturer le métro. Aussi les experts en mobilité recommandent-ils de miser sur la SNCB et plus particulièrement sur les trains S, l’offre ferroviaire suburbaine de Bruxelles. Aujourd’hui, la périphérie flamande est mal reliée. Aussi conseillent-ils de renforcer la fréquence et la communication avec les voyageurs. (CB)

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire