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Les trajets de retour pour les malades de longue durée pas encore un succès

La nouvelle loi sur la réintégration rapide des malades de longue durée, via un trajet de retour spécialement élaboré, n’atteint pas vraiment son objectif, ressort-il d’une étude de l’IDEWE, un service externe de prévention au travail, relayée par VRT NWS. Les malades de longue durée sont souvent renvoyés trop tard vers un médecin du travail, et près de 60% finissent par démissionner.

La nouvelle loi sur la réintégration rapide des malades de longue durée, via un trajet de retour spécialement élaboré, n’atteint pas vraiment son objectif, ressort-il d’une étude de l’IDEWE, un service externe de prévention au travail, relayée par VRT NWS. Les malades de longue durée sont souvent renvoyés trop tard vers un médecin du travail, et près de 60% finissent par démissionner.

Le gouvernement Michel a lancé les trajets de réintégration pour malades de longue durée l’an dernier. L’objectif était de remettre au travail les absents de longue durée dans un emploi adapté ou tout autre. Chaque malade recevrait un trajet spécifique et personnel du médecin du travail. Mais c’est là que cela coince, ressort-il de l’étude de l’IDEWE. De nombreux malades sont renvoyés trop tard par leur médecin traitant vers le médecin du travail, le seul qui puisse lancer le trajet. Ces hésitations durent souvent tellement longtemps qu’il devient difficile de lancer encore un trajet spécifique: près de 60% des 2.205 personnes sondées ont fini par démissionner. « Plus une personne est malade longtemps, plus c’est difficile de reprendre le travail », a expliqué le chercheur Lode Godderis à la VRT. « C’est dû à la peur. D’un côté pour le travailleur, qui s’inquiète de savoir s’il peut encore faire son job, et de l’autre pour l’employeur, qui se demande si son membre du personnel peut encore travailler. » Les trajets de retour semblent avoir le plus de succès auprès des personnes souffrant de maux de dos ou d’articulations. Près de 40% d’entre elles retournent effectivement travailler. Pour les travailleurs avec des problèmes mentaux, ce pourcentage n’est que de 16,6%, selon l’IDEWE. Le cabinet de la ministre de la Santé Maggie De Block a demandé à la plateforme « Return to Work » du Conseil national du travail d’évaluer la législation, et de faire éventuellement des recommandations. Mais le cabinet précise qu’une démission pour force majeure médicale « n’est pas par définition négative pour le travailleur concerné ». « Parfois, une situation difficile au travail est à la base de l’indisponibilité, et un nouveau départ est indiqué. » En outre, il n’est pas anormal qu’en période de lancement, beaucoup de cas de force majeure médicale soient enregistrés, car ils portent sur des personnes qui sont indisponibles depuis longtemps », souligne encore le cabinet. Pour le cabinet du ministre de l’Emploi Kris Peeters, la conclusion selon laquelle les malades de longue durée seraient renvoyés trop tard vers un médecin du travail ne colle pas avec l’étude. « Ce n’est qu’en faisant des raccourcis qu’on peut déduire cela de l’étude », indique sa porte-parole. « Les gens sont en général envoyés très vite vers le bon médecin, et pas totalement à la fin. »

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