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Les tests massifs, un élément central du déconfinement

Olivier Mouton
Olivier Mouton Journaliste

C’est la recommandation des Académies royales de médecine francophone et néerlandophone.

L’utilisation massive de tests doit être un élément central de toute stratégie de déconfinement. C’est ce que préconisent les Académies royales de médecine francophone et néerlandophone dans un avis commun communiqué ce mardi après-midi. Ce n’est, à vrai dire, pas une grande surprise. Mais après son avis recommandant le port du masque, cette institution joue son rôle. Et pointe du doigt les manquements de nos autorités.

Les Académies regrettent en effet que ces tests aient, jusqu’à présent, été utilisés de manière insuffisante. Elles recommandent que le retard soit comblé : « Nous sommes conscients des obstacles potentiels à la mise en place de cette stratégie, explique le professeur Nathan Clumeck, Membre titulaire de l’ARMB (Académie royale de Médecine de Belgique) et Professeur honoraire en Maladies infectieuses (ULB). Cet avis des Académies n’est ni une injonction ni une feuille de route. Nous ne remettons pas en question le travail des groupes d’experts nommés par le gouvernement. Les Académies sont au-dessus des partis politiques et des groupes de pression. En tant que telles, elles ont une mission et un rôle sociétal à jouer. C’est à ce titre, en ce moment particulier, que ces recommandations sont faites ».

Leur recommandation prône un dépistage extensif et ciblé pour les personnes fragiles ou vivant dans des collectivités vulnérables (hôpitaux, maisons de repos, structures d’accueil, homes, etc.) et celles qui par leur activité sont en contact réel ou potentiel avec des patients infectés.

L’entourage des personnes atteintes du Covid-19 doit également être dépisté : « Toutes les personnes ayant été testées positives doivent être isolées pour une durée de 14 jours, précise le professeur Pierre Van Damme, Membre titulaire de la KAGB (Koninklijke Academie voor Geneeskunde van België), Vaccinologue et Epidémiologiste à l’UAntwerpen. De surcroît, nous recommandons que toute personne ayant été en contact avec un patient infecté soit testée. Cela sera possible grâce au contact tracing. De cette façon, la progression de la pandémie sera limitée au niveau presque individuel ».

Enfin, les Académies plaident en faveur d’études sérologiques longitudinales. Il s’agit de soumettre des groupes importants et représentatifs de la population (régions, zones urbaines et rurales, métier, âge) aux tests sérologiques afin de définir le taux d’exposition au SARS-CoV-2.

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