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Les taxis bruxellois passent à l’action pour dénoncer la concurrence d’Uber

Les taxis bruxellois entendent dénoncer ce dimanche par l’action « Votre course à moitié prix » la concurrence qu’ils estiment déloyale de la société de covoiturage urbain Uber.

Les taxis feront uniquement payer à leurs clients les frais liés aux contributions de sécurité sociale, aux impôts et à l’assurance auto. Ils veulent ainsi montrer clairement que ces tarifs ne sont pas viables pour un chauffeur, sauf s’il fraude.

« Par cette action, nous voulons prouver qu’avec les prix pratiqués par les services pirates, la profession de chauffeur de taxi n’est pas viable pour ceux qui respectent les règles légales. Ce dimanche, les chauffeurs et leurs employeurs respectifs prendront eux-mêmes à charge tous les autres frais (entretien et maintenance du véhicule, carburant, salaire net, amortissement du véhicule, centrale téléphonique, etc.). Mais il serait impossible d’agir de la sorte chaque jour, sous peine de faillite », indique Pierre Steenberghen, porte-parole du Groupement national des entreprises de taxis.

« Cette action n’est pas contre les chauffeurs Uber mais contre le système qu’il y a derrière, qui, par ailleurs, les exploite et se fait des bénéfices sur leur dos. En tant que chauffeurs de taxis, nous sommes soumis à une législation stricte, ce qui n’est pas leur cas », explique un chauffeur de taxis stationné à la Gare Centrale.

« Uber et ses chauffeurs qui travaillent sans licence cassent notre travail, et l’Etat laisse faire cette concurrence déloyale et ce capitalisme sauvage. Bon nombre de chauffeurs en ressentent les effets depuis que ce service est actif en Belgique et songent à changer de métier. Avant son arrivée, je faisais sept courses lors d’un dimanche ordinaire. Actuellement, j’en fais trois », déclare un autre chauffeur stationné à la Porte de Namur.

Un autre, place Stéphanie, déclare quant à lui participer à l’action par solidarité avec ses collègues. « Je travaille dans des quartiers assez huppés où la concurrence avec Uber ne se fait pas trop ressentir. La clientèle d’Uber plus modeste et celle des taxis n’est pas forcément la même selon les zones géographiques où opèrent les chauffeurs. Ceux qui travaillent par exemple aux alentours de la Gare du Midi ressentent beaucoup plus durement le manque à gagner », estime-t-il.

Le service américain de voiture avec chauffeur Uber propose des courses aux particuliers par le biais d’une application pour smartphone. Soumis à une stricte réglementation en matière de transport rémunéré des personnes, les chauffeurs de taxi bruxellois estiment la concurrence d’Uber déloyale. Uber fait l’objet de plaintes notamment en Belgique. La France a adopté, sous la pression des taxis, une loi restrictive doublée quelques mois plus tard d’une amende. En Allemagne, son utilisation a été un temps interdite.

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