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Les « Tanguy » sont de plus en plus nombreux

Le phénomène des « Tanguy », ces jeunes adultes qui continuent de vivre au domicile familial, est entré dans le langage courant mais reste assez méconnu. Ils seraient plus nombreux qu’avant en Belgique mais on dispose toutefois de peu de données précises à ce sujet, selon une analyse effectuée par l’Institut pour un Développement Durable (IDD).

Il y a peu de données statistiques disponibles sur le sujet et l’Institut pour un Développement Durable s’est dès lors basé sur des données obtenues sur base de l’enquête SILC (Statistics on Income and Living Conditions) pour réaliser son analyse quantitative du phénomène « Tanguy ».

Si l’on compare la proportion de jeunes dont l’âge oscille entre 18 et 24 ans habitant avec leurs parents, on constate une augmentation ces dernières années: ils étaient ainsi 76,5 pc en 2004 et 80,4 pc en 2009. Pour les 25-34 ans, après une légère hausse entre 2004 et 2007 (de 14,9 pc à 16,9 pc), la tendance repartait à la baisse en 2009 (14,9 pc).

Au total, en 2009, on dénombrait environ un million de jeunes adultes âgés de 18 à 34 ans qui habitaient avec leurs parents, dont un peu plus de 200.000 avaient entre 25 et 34 ans.

Parmi les 18-24 ans habitant encore chez leurs parents, la majorité sont étudiants (58,2 pc en 2004, 65,8 pc en 2009). Ils sont suivis par les travailleurs à temps plein (22,6 pc en 2004, 19,7 pc en 2009) et les chômeurs (11 pc en 2004, 6,4 pc en 2009).

Tendance inversée pour les 25-34 ans, où la majorité possède un emploi à temps plein (70,5 pc en 2004, 69,6 pc en 2009), suivis des chômeurs (13,4 pc en 2004 et 9,1 pc en 2009).

On constate enfin qu’il y a plus d’hommes « Tanguy » que de femmes, que ce soit dans la tranche 18-24 ans ou dans la tranche 25-34 ans.

La hausse du nombre de « Tanguy », bien qu’on ne puisse pas dire exactement combien ils sont, s’explique par la hausse du nombre de jeunes adultes de 18-24 ans qui habitent chez leurs parents, une hausse qui s’explique principalement, selon l’IDD, par le nombre croissant de jeunes qui entament ou prolongent des études. On ne sait toutefois pas actuellement faire la part entre l’accès à l’enseignement supérieur et la durée des études.

« L’imaginaire collectif concernant les Tanguy est conforté par les données, surtout pour les 25-34 ans: environ 3/4 d’entre eux ont un boulot et donc des revenus; on peut donc supposer que leur maintien (ou leur retour) à domicile n’est pas – pour l’essentiel – une question d’insuffisance de revenus », souligne l’IDD, qui indique toutefois qu’on ne sait pour l’instant pas faire la part entre « ceux qui ‘traînent’ pour diverses raisons à la maison et ceux qui y restent plus longtemps que ne l’auraient fait des jeunes appartenant à des générations précédentes simplement parce que le taux d’accès à l’enseignement supérieur s’est accru. »

Et l’IDD d’ajouter que ce phénomène ne concerne pas que de jeunes adultes, certaines personnes restant ou revenant vivre chez leurs parents aussi après 35 ans.

Le Vif.be, avec Belga

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