© Belga

Les socialistes appellent ensemble à un débat transparent sur l’avenir des pensions

Les socialistes francophones et flamands ont lancé mardi un appel commun à un vrai débat sur l’avenir des retraites en Belgique, à quelques heures de la reprise des travaux parlementaires sur le relèvement de l’âge légal de la pension. Ils ont rappelé tout le mal qu’ils pensaient du projet de loi qui débouchera, à leurs yeux, sur un recul social inédit en Belgique.

Les deux présidents de « la famille politique la plus importante du pays » accompagnés des deux chefs de groupe ont dénoncé la façon dont le gouvernement Michel avait saucissonné les discussions sur la réforme des pensions, en séparant les diverses mesures et en empêchant dès lors un débat transparent.

Selon eux, la réforme est marquée non seulement par un déficit démocratique, dont témoigne l’urgence requise par la majorité et l’absence de concertation sociale, mais aussi par une violence intrinsèque.

Pas un mot n’est dit sur la pénibilité du travail, relèvent les socialistes. « On appelle réforme ce qui est un recul social historique pour notre pays et nos concitoyens », a souligné le président du PS, Elio Di Rupo, flanqué de son collègue John Crombez.

« En intervenant par petites touches, le gouvernement essaie de cacher l’ampleur du recul », a ajouté la cheffe de groupe, Laurette Onkelinx. Suppression du bonus pension, relèvement de l’âge légal de 65 à 67 ans, restrictions de l’accès à la pension anticipée et, demain, système à points..

. Les femmes, qui ont en général des carrières plus courtes, seront les premières victimes, prédisent les socialistes. Le PS et le sp.a jugent également que la réforme ne garantira pas l’emploi des travailleurs âgés de plus de 50 ans. Une partie de ceux qui seront forcés de rester au travail sont usés et parfois peu qualifiés.

Les employeurs prennent d’ailleurs peu d’initiatives pour les garder et ne les engagent pas lorsqu’ils sont sur le marché du travail. Les socialistes ont mis en avant une série de mesures pour accroître l’âge effectif de départ à la retraite, en vertu du principe: encourager, pas obliger.

Ils proposent de rétablir le bonus pension et de le doubler pour ceux qui poursuivent leur carrière au-delà de l’âge légal, de créer un droit individuel à la formation, de mieux soutenir les entreprises qui réduisent collectivement leur temps de travail, d’imposer un plan « travailleurs âgés » dans toutes les entreprises et d’introduire un nouveau crédit temps en cas de risque identifié d’incapacité de travail.

Pour financer les pensions, les deux partis suggèrent de faire contribuer les revenus les plus élevés de façon à ce qu’ils augmentent au même rythme que ceux du reste de la population. A l’horizon 2060, 4,8% du PIB, soit 38 milliards d’euros pourraient être dégagés.

Contenu partenaire