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« Les règles ont été respectées à la lettre », affirme Stéphane Moreau au conseil provincial

« Toutes les règles ont été respectées à la lettre et même plus qu’à la lettre », a réaffirmé lundi soir Stéphane Moreau, l’administrateur délégué de Nethys, lors de la réunion extraordinaire du conseil provincial de Liège.

A l’ordre du jour de cette séance publique au cours de laquelle les débats ne peuvent toutefois être ni enregistrés, ni filmés en application du règlement d’ordre intérieur de l’assemblée provinciale: la situation d’Enodia (ex-Publifin) et de sa filiale Nethys, au coeur de l’actualité après des révélations médiatiques sur les cessions de plusieurs de ses activités concurrentielles, dont le télédistributeur Voo, Elicio et Win, sans qu’en soit informé le conseil d’administration de sa maison-mère, dont la province de Liège est l’actionnaire majoritaire, et dans des conditions qui posent question.

« On parle beaucoup de formalisme. Moi, je vais vous parler d’économie et d’emplois », a d’emblée attaqué Stéphane Moreau avant de rappeler l’historique de l’entreprise, lancée grâce à un capital libéré de 133 millions d’euros « qui aujourd’hui sont devenus 3 milliards ».

« Nethys, c’est aussi un milliard d’euros de dividendes versés et 900 emplois nouveaux créés. Alors, il me semble que l’intérêt des associés, c’est plus, plus, plus », a poursuivi M. Moreau en estimant par ailleurs à 100 millions d’euros l’impact des fuites liées aux opérations. « Nous sommes à la frontière de 2 mondes et c’est très compliqué: dès qu’une information sort sur la place publique, ça crée des réactions », comme la surenchère de Telenet sur Brutélé, a-t-il justifié.

« Le conseil d’administration de Nethys a été mandaté pour vendre les actifs concurrentiels de l’entreprise à un prix ‘fair’, en maximisant l’emploi liégeois et en y gardant les centres de décisions. Ce conseil est composé de professionnels, avec peu de couleur politique, à qui l’on a demandé d’aller vers une société industrielle. Les opérations ont été lancées avec l’appui du bureau de conseils McKinsey, comme l’aurait été une acquisition de la Sonaca aux Etats-Unis par exemple », a encore expliqué l’administrateur délégué de Nethys.

« Que l’on remette désormais en cause l’impartialité de McKinsey, une société d’envergure mondiale, c’est un problème », a-t-il ajouté en réaffirmant une énième fois que « les règles ont été strictement appliquées depuis le début du décret gouvernance ».

« Notre mission, c’est de faire en sorte que les emplois restent à Liège et que l’on y développe de nouvelles activités en investissant dans de nouveaux projets. Vous êtes, à la Province, porteurs de ces potentiels espoirs de développement », a-t-il conclu.

Aura-t-il convaincu les membres du conseil provincial? En tant qu’actionnaires d’Enodia, les représentants de la province, au même titre que ceux des communes, devront se prononcer, via un avis conforme, sur la vente des filiales de Nethys au cours d’un conseil d’administration prévu mercredi. Le nouveau code de gouvernance locale prévoit en effet que toute cession de capitale soit approuvée par l’actionnaire public. Ce décret wallon n’est toutefois entré en vigueur qu’en mai dernier, quelques jours après les deals conclus par Nethys.

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