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Les radicaux anti-Kabila dans le collimateur de la Sûreté

Ils sont dans le collimateur de la Sûreté de l’Etat, qui craint une attaque, en Belgique, contre un dignitaire congolais. Enquête sur ces groupes qui ont basculé dans l’action violente.

Emeutes et déprédations à Bruxelles, agressions contre des dignitaires congolais à Paris, menaces contre des représentants de la RDC en Belgique… Jamais, avant ces dernières semaines, la frange radicale de la diaspora congolaise n’avait autant fait parler d’elle. Si, sur leurs sites, ceux qui se font appeler les « combattants » se présentent comme des patriotes, des indignés entrés en « résistance » contre le régime de Kinshasa, ils sont surtout considérés par les autorités belges comme des fauteurs de troubles.

Et pour cause : aux jeunes de la diaspora qui protestent contre le « hold-up électoral » en RDC – le vote a été peu transparent et peu crédible – se joignent des groupes de casseurs. « Le noyau dur des radicaux, en Belgique, compte 25 à 30 membres, confie un spécialiste du dossier au sein des forces de sécurité. Nous en avons identifiés plusieurs. Ils se réunissent dans des cafés et s’organisent avec le soutien d’autres  »combattants » venus de Paris et de Londres. Il y a donc une certaine coordination, même si le mouvement est une nébuleuse pas très structurée. »

Ils participent aux affrontements avec la police, cassent des vitrines de commerces, des vitres de véhicules… D’autres s’informent sur les déplacements de personnalités congolaises en Belgique, sur la localisation de leur résidence belge, sur leur présence dans tel ou tel hôtel de la capitale. Dans son dernier rapport annuel, la Sûreté de l’Etat estime qu' »une action contre un proche du régime en Belgique n’est pas impossible et pourrait avoir des conséquences sur les relations diplomatiques avec la RDC. » L’avertissement reste d’actualité, nous dit-on de bonne source.

L’implication des bandes urbaines

Aux activistes proches des partis d’opposition congolais viennent se mêler, d’après les enquêtes en cours, des membres de bandes urbaines de Bruxelles, « Black Wolves », « 1140 »… « Il y a aussi, révèle un enquêteur, des indications selon lesquelles certains jeunes désoeuvrés passent à l’action violente après avoir reçu de l’argent de sbires du pouvoir congolais » Selon un responsable de l’UDPS en Belgique, « il y a des infiltrés dans les manifestations, des casseurs recrutés par le régime de Kabila afin de discréditer l’opposition »…

O.R.

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