Image d'illustration. © NICOLAS MAETERLINCK/Belgaimage

Les protestants de Belgique fêteront les 500 ans de la Réforme dans le fief des catholiques

Olivier Rogeau
Olivier Rogeau Journaliste au Vif

Différence notable avec les commémorations des siècles passés, le 500e anniversaire de la Réforme est, en Belgique comme ailleurs, un événement oecuménique. Le 28 octobre, il sera fêté, à Bruxelles, en la cathédrale Saint-Michel.

Le 28 octobre, à 16 heures, l’Eglise protestante unie de Belgique (Epub) organise un culte pour la commémoration des 500 ans de la Réforme. Il aura lieu dans la cathédrale Saint-Michel,  » navire amiral  » de l’Eglise catholique !  » Il y aura ainsi de la place pour tout le monde, et les personnes extérieures au protestantisme seront plus enclines à se rendre à la fête « , expliquent les organisateurs.  » Ironie de l’histoire, l’église a subi, au xvie siècle, la colère destructrice des iconoclastes protestants, rappelle l’historienne de l’ULB Monique Weis. Des statues et des vitraux ont été cassés, des reliques ont été volées et la châsse de sainte Gudule a été brisée.  »

 » Le fait que l’Eglise catholique ait mis sa cathédrale à notre disposition envoie un signal oecuménique fort, estime Steven H. Fuite, président de l’Eglise protestante unie de Belgique. D’autant que le cardinal Jozef De Kesel, archevêque de Malines-Bruxelles, souhaite assister et participer activement au culte, avec d’autres chefs religieux et responsables de la laïcité.  » Différence notable avec les commémorations des siècles passés, le 500e anniversaire de la Réforme est donc un événement oecuménique, en Belgique comme ailleurs. Le 31 octobre 2016, le pape François et l’évêque Munib Younan, président de la Fédération luthérienne mondiale (FLM), ont célébré un service oecuménique à Lund, en Suède. Ils ont prié pour le pardon et la cicatrisation des blessures que les confessions se sont infligées mutuellement au fil des siècles.

Le pape a même estimé, en mars dernier, qu’il y a du  » positif  » et du  » légitime  » dans la Réforme et il a répété que l’intention de Martin Luther n’était  » pas de diviser l’Eglise, mais de la réformer « . Ces dernières années, les catholiques romains et les luthériens sont parvenus à un accord sur la doctrine de la justification, l’une des principales sources de division entre eux. Mais il reste encore des pas à accomplir pour rapprocher les positions sur des questions de foi et de morale.

Hérétique luthérien, le pape François ?

Fait sans précédent dans l’histoire moderne de l’Eglise : un groupe d’une soixantaine de laïcs, prêtres et théologiens du monde entier a rendu public, fin septembre, une lettre dans laquelle il accuse le pape d' »hérésie ». Les ouvertures de François sur la famille viennent, selon ces ultraconservateurs, d’une trop forte influence du « modernisme » et des idées de Martin Luther, père de la Réforme. Permettre à certains divorcés remariés de communier, c’est, affirment-ils, accepter que l’adultère est compatible avec le fait d’être un catholique pratiquant. Ces derniers mois déjà, les propos louangeurs du pape sur Luther et sur sa doctrine de la justification par la foi seule avaient ulcéré la cathosphère tradi.

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