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Les procureurs tentent de démonter la thèse de la défense de Mehdi Nemmouche

Le Vif

Les deux procureurs fédéraux ont tenté, mardi matin, au travers de leurs premières questions aux enquêteurs et aux juges d’instruction, de mettre à mal la thèse d’un complot au préjudice de Mehdi Nemmouche, qui pourrait être soutenue par celui-ci. Ils ont ainsi notamment fait confirmer aux juges d’instruction que les avocats de Mehdi Nemmouche n’avaient demandé aucun devoir d’enquête complémentaire concernant l’habitation de la rue des Chandeliers.

« Aucune demande n’a été faite concernant cet appartement de la rue des Chandeliers par la défense de monsieur Nemmouche durant l’enquête, pas même pour le wifi de cet appartement », a confirmé la juge d’instruction Berta Bernardo Mendez aux procureurs.

Au début du procès, les avocats de Mehdi Nemmouche avaient demandé que la cour et toutes les parties effectuent une descente vers une habitation de la rue des Chandeliers à Bruxelles, en raison du fait qu’elle avait été louée sous une fausse identité quelques semaines avant l’attentat au Musée juif, situé non loin.

Les avocats de Mehdi Nemmouche avaient également sollicité que les enquêteurs vérifient si le réseau Wifi du Musée juif pouvait être capté depuis ce logement.

Mardi matin, les deux procureurs ont également demandé à revoir les images de l’intervention des douaniers qui ont interpellé Mehdi Nemmouche dans un bus à Marseille le 30 mai 2014.

Ils ont fait confirmer par les douaniers français que l’arrestation de Mehdi Nemmouche n’était pas préparée et qu’il s’agissait bien à la base d’un contrôle « stupéfiants », ceux-ci arrivant lentement vers le bus sur les images vidéo.

« Il aurait été inconscient d’interpeller une personne lourdement armée dans un bus », a précisé l’un des douaniers.

Les procureurs ont également fait constater à la cour que des enfants étaient présents au Musée juif de Belgique quelques heures avant l’attaque, sur base des images de vidéo-surveillance, visant à contester l’affirmation de la défense de Mehdi Nemmouche selon laquelle ce musée était peu fréquenté.

Les procureurs ont demandé de nombreuses vérifications aux enquêteurs concernant la téléphonie. Ceux-ci ont notamment pu leur confirmer qu’un des numéros attribués à Mehdi Nemmouche avait activé plusieurs antennes autour du domicile de Nacer Bendrer à Marseille.

Pour rappel, Nacer Bendrer avait déclaré que lorsque Mehdi Nemmouche était venu le voir à Marseille fin avril 2014, ce dernier n’avait pas séjourné chez lui. Il avait ajouté qu’il n’avait vu Mehdi Nemmouche dans sa ville qu’à deux reprises, le 24 avril puis quelques jours plus tard.

A la suite d’une question du procureur sur la « navigation privée » utilisée par Mehdi Nemmouche pour surfer sur internet, la présidente a suscité une réaction de l’accusé. Celui-ci a une nouvelle fois indiqué qu’il ne s’exprimerait qu’une fois que son avocat aura eu l’occasion de développer certains éléments. Il a aussi assuré à la présidente qu’elle n’avait pas à s’inquiéter pour le timing du procès.

Mardi matin, les jurés ont également eu la parole pour questionner les enquêteurs et juges d’instruction mais ils ont posé peu de questions. Plusieurs de celles-ci étaient axées sur les recherches réalisées en France concernant J.P., l’homme pour qui Nacer Bendrer dit avoir gardé des armes.

Lors de son arrestation en décembre 2014, Nacer Bendrer se trouvait dans un pavillon à Ceyreste (banlieue de Marseille), en possession de nombreuses armes et munitions.

Il a déclaré qu’il ne faisait que garder ces armes pour le compte de J.P. (Johan Perrin), contre une somme de 200 euros par jour.

Mehdi Nemmouche et Nacer Bendrer, deux Français d’une trentaine d’années, sont accusés devant la cour d’assises de Bruxelles d’être auteur et co-auteur de l’attaque commise au Musée juif de Belgique le 14 mai 2014.

L’attentat avait coûté la vie à quatre personnes: un couple de touristes israéliens et deux membres du personnel du musée.

Les questions aux enquêteurs et aux juges d’instruction se poursuivent mardi après-midi devant la cour. La parole est désormais aux parties civiles.

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