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Les prix des obsèques s’envolent

Le Vif

Ces dix dernières années, le prix des obsèques en Belgique a augmenté de pas de moins de 34,7%, ce qui est beaucoup plus que l’inflation. Aussi le ministre des Consommateurs Kris Peeters (CD&V) a-t-il demandé des explications au secteur des obsèques.

Selon une enquête de l’Inspection économique réalisée l’année dernière et consultée par le quotidien De Standaard, deux services de pompes funèbres sur trois ne respectent pas les réglementations. Les contrôles interviennent suite au nombre accru de plaintes de prix élevés pour les funérailles.

Hausse des taxes

Aussi Kris Peeters exige-t-il une explication du secteur pour cette hausse de prix et a-t-il convoqué les responsables à son cabinet. Selon Uitvaart Vlaanderen, l’association professionnelle flamande des entrepreneurs de pompes funèbres, une grande partie des hausses de prix sont dues aux augmentations d’impôts. « Rien que les tarifs majorés pour les concessions, les taxes communales et les taxes pour l’énergie et l’environnement suffisent amplement à expliquer les hausses de prix », se défend l’association. Elle souligne également que ces dernières années le consommateur est devenu plus exigeant, et que ces souhaits personnalisés ont un coût.

Même son de cloche du côté de la Fédération wallonne des entrepreneurs de pompes funèbres (FWEPF) qui se défend de l’augmentation des prix du secteur par l’évolution d’un certain nombre de critères, « comme les coûts salariaux, les infrastructures très conséquentes, les véhicules ou, bien entendu, les services proposés ».

Attaque médiatique

La fédération nationale (Funebra) regrette quant à elle que la convocation de Kris Peeters se soit muée en attaque médiatique contre l’ensemble du secteur. « Force est de constater que cette initiative très constructive s’est muée en attaque médiatique puisqu’avant toute possibilité de réponse et de rendez-vous, le cabinet ministériel accuse et condamne tout le secteur des pompes funèbres dans son ensemble, par voie de presse », regrette la FWEPF. La fédération souligne que le secteur a dû faire face à une série de majorations. Les funérariums font ainsi l’objet de « règles d’aménagement plus drastiques que par le passé » tandis que le prix d’achat d’un corbillard a fortement progressé « notamment du fait de la remontée du cours du dollar américain ». Les coûts salariaux ont aussi « été significativement revus à la hausse en raison de modifications dans la commission paritaire 320 ». Par ailleurs, « les citoyens optent de plus en plus pour une fin de vie à distance de leur région d’origine, mais souhaitent tout de même revenir aux sources pour l’inhumation. Cela engendre inévitablement un surcoût au niveau de la facture des funérailles », pointent les entrepreneurs wallons. Enfin, les pompes funèbres proposent « beaucoup plus de services » qu’avant: imprimeur, réception, marbrerie, service digitalisé, projection de photos et films…

La majorité des infractions constatées par l’Inspection économique concernent l’indication des prix qui doivent être visibles de l’extérieur de l’établissement. Dans certains cas, le prix des obsèques n’était même pas mentionné sur le bon de commande.

Interrogé par De Standaard, Kris Peeters déclare qu’au moment de s’occuper des funérailles, beaucoup de gens n’ont pas l’énergie d’éplucher tous les tarifs. Il souligne l’importance de la transparence dans l’affichage des prix, un souci partagé par le secteur des obsèques.

CB/Belga

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