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« Les personnes sans emploi sont abandonnées à leur sort »

Bien qu’une politique en faveur des pauvres a été menée en Belgique ces 25 dernières années, les efforts restent insuffisants, concluent lundi les auteurs de l’étude « Bilan 2018, pauvreté et exclusion sociale », rédigée par l’Université d’Anvers.

« Avec le gouvernement Michel, nous assistons même à une légère rupture de tendance dans cette politique en faveur des pauvres, avec des mesures qui sont surtout bénéfiques pour la classe moyenne supérieure. »

Selon une simulation réalisée sur les 25 dernières années, l’orientation des politiques a été plutôt en faveur des pauvres. « Comparativement au système des taxes et d’allocations de 1992, celui de 2018 est plus redistributif », estiment ainsi les chercheurs. « Il est plus généreux pour les ménages les plus défavorisés que pour ceux qui se situent au sommet de la répartition des revenus. »

Les auteurs de l’étude notent par contre une légère rupture de tendance avec le gouvernement Michel. « Des mesures comme la suppression de la tranche d’imposition à 30% (de sorte qu’une plus grosse partie des revenus est taxée à un taux inférieur, ndlr) et l’augmentation de la déduction forfaitaire des dépenses professionnelles sont particulièrement avantageuses pour la classe moyenne supérieure », analysent-ils ainsi.

La hausse des accises et le relèvement du taux de TVA sur l’électricité à 21% constituent également les effets les plus négatifs pour les ménages les moins aisés. Même si le gouvernement actuel entreprend des efforts pour cette classe inférieure, ceux-ci sont insuffisants, d’après cette étude: presque toutes les allocations minimales restent en dessous du seuil de risque de pauvreté et des budgets nécessaires pour une participation sociale adéquate.

« Le gouvernement fédéral avait promis de relever ces allocations à ce seuil mais cette promesse est restée lettre morte », constate Jill Coene, chercheuse au sein de l’Université d’Anvers. Le gouvernement met l’accent sur l’activation mais le mantra « jobs, jobs, jobs » semble viser principalement ceux qui ont déjà du travail, avec des projets concernant les activités complémentaires et les flexi-jobs. « Ceux qui sont sans emploi sont abandonnés à leur sort », concluent les auteurs de l’étude.

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