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Les patients avec des problèmes psychiatriques exclus par les assurances

Le Vif

La plupart des assurances complémentaires qui permettent de se protéger contre les pertes de revenus, la maladie ou l’invalidité excluent les patients touchés par des problèmes psychiatriques. Selon une information relayée par le quotidien De Morgen, les associations de psychiatres belges s’insurgent contre cette pratique et plaident en faveur d’une révision de système.

Qu’il s’agisse d’assurances d’hospitalisation, d’assurances automobiles de voyage ou d’assurances solde restant dû, en cas de problèmes psychiatriques les compagnies n’interviennent peu ou pas. Interrogées par De Morgen, les associations de psychiatres belges dénoncent « une discrimination flagrante » et une « injustice manifeste » à l’origine de nombreux problèmes financiers pour les ménages.

Geert Dom, président de l’association professionnelle belge de psychiatrie, estime qu’il s’agit de pratiques fondamentalement injustes et immorales. « Les compagnies d’assurances sont surtout impitoyables pour les problèmes de dépendance, alors qu’il s’agit simplement d’une maladie. Paradoxalement, les patients hospitalisés pour une perforation de l’estomac ou une cirrhose du foie après vingt ans d’abus d’alcool sont remboursés alors que ceux qui s’attaquent à la base de leur problème doivent le faire de leur poche » explique-t-il au Morgen. En outre, les polices d’assurance manquent de transparence de sorte que les patients s’imaginent à tort qu’ils sont assurés.

Interrogé par De Morgen, le ministre de l’Emploi et des Consommateurs Kris Peeters (CD&V) admet qu’il y a une lacune et prévoit une réunion avec Assuralia, l’Union professionnelle des entreprises d’assurances. François de Clippele, porte-parole d’Assuralia, explique que les risques pris par les compagnies d’assurances pour les patients psychiatriques sont « difficiles à objectiver » puisque contrairement aux autres syndromes, elles ne disposent pas de « tonnes d’expériences et de statistiques ». « En outre, il faut tenir compte du nombre d’assurés. Pour les assurances complémentaires, ce nombre est limité » ajoute-t-il.

Geert Dom estime pourtant que l’état doit mettre fin à cette exclusion. « Aux Pays-Bas et aux États-Unis, il est stipulé littéralement dans la loi que les compagnies d’assurances ne peuvent faire de distinction entre les troubles psychiques et somatiques. Pourquoi ne pas instaurer ce système ici ? » s’interroge-t-il.

CB

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