Carte blanche

Les partis traditionnels ont récupéré l’idée de la participation citoyenne mais sont-ils sincères ?

Le Collectif citoyen semble avoir réussi à mettre la participation citoyenne à l’avant plan des discussions pour la formation des gouvernements côté francophone. Ne soyons toutefois pas naïfs : les partis traditionnels nous ont accoutumé à la récupération des idées rencontrant du succès auprès des électeurs. L’expérience a toutefois systématiquement démontré que cette récupération n’était que cosmétique et éphémère.

Et la note PS/Ecolo le confirme une fois de plus. Il y a d’abord la manière : consultation purement formelle de la « société civile » ou plutôt de groupes d’intérêt subventionnés par les pouvoirs publics ou peuplés de créatures proches des partis traditionnels.

On promet certes de continuer la concertation avec la société civile via des processus participatifs mais avec qui et selon quelles modalités, mystère car on se contente de renvoyer à une méthodologie universitaire… Sous ce vernis de participation citoyenne, on retrouve la démagogie et le clientélisme qui ont mené la Wallonie et Bruxelles dans la situation de faiblesse actuelle malgré les grands plans de relance successifs dont le but principal semble être de créer de nouveaux fromages a parasiter. Alors que le vrai problème est précisément celui de la défiance d’une partie croissante de la population à l’égard d’un personnel politique qui s’est arrogé des privilèges croissants et semble prêt à tout pour rester au pouvoir.

Il en va de même au niveau du contenu de la note PS/Ecolo. Malgré le dégoût d’une très large part de la population à l’encontre du laxisme à l’égard de la constellation Enodia (exPublifin : certains semblent vraiment penser qu’il suffit de changer de nom pour régler les graves problèmes de gouvernance) cette note ne contient aucune vraie mesure pour mettre fin à ce scandale. Et ce alors qu’un nouveau scandale vient d’éclater au sujet de la Présidente d’Enodia. De même rien sur cet autre scandale qu’est le financement indirect des partis par la rétrocession d’une partie des rémunérations des élus. Ce qui démontre si besoin en était qu’elles sont trop élevées. Et on continue à créer de nouvelles structures opaques dont l’utilité principale semble être de recaser à grand frais des collaborateurs de cabinet où les politiciens non réélus. Par exemple la mise en place d’une inspection « Climat et développement durable » qui semble être la principale idée nouvelle pour répondre aux préoccupations climatiques !

Au-delà de phrases grandiloquentes, pas grand-chose de bien neuf et concret non plus pour répondre aux vraies préoccupations de la population (le pouvoir d’achat, le climat, la mobilité,…).

Le vrai problème de la situation actuelle ne se situe pas au niveau de la perte de repères de la population mais de la totale incapacité de la classe politique d’apporter des solutions aux défis économiques et sociétaux après l’effondrement des idéologies qui ont dominé le monde d’avant la chute du mur. Le fait que les partis traditionnels restent attachés à une approche idéologique de la gestion de la cité les incite à exacerber des clivages qui ont perdu une grande partie de leur pertinence. Et ce jusqu’à perdre de vue ce qui devrait être la finalité de leur action : résoudre les problèmes et non les créer.

Mais à entendre les premières réactions des autres partis, nous ne sommes pas seuls à penser que cette note relève plutôt de l’exercice imposé devant permettre d’en revenir aux bonnes vieilles habitudes qui ont mené le pays dans l’impasse actuelle. Et au passage de discréditer la participation citoyenne comme n’apportant pas de solution au problème…

Collectif citoyen

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