Jean-Marc Nollet © BELGA

Les partis flamands moins convaincus par la loi climat

Le Vif

Les partis politiques flamands affichent une mine plus réservée quant à l’opportunité de se prononcer avant le mois de mai prochain sur une proposition de loi relative au climat, est-il ressorti lundi en début de soirée, du premier débat pré-électoral entre présidents de partis organisé par la FEB.

L’organisation patronale avait souhaité soumettre à ceux-ci son memorandum tenant en douze propositions traduisant son propre positionnement face à plusieurs thèmes en matière d’emploi, de dynamisme économique, d’enjeu climatique et énergétique, de mobilité et de gouvernance.

Les invités au Palais des Beaux Arts à Bruxelles ont eu droit à un comité d’accueil syndical venu exprimer sa désapprobation quant à leur contenu.

Le débat était censé confronter ces chantiers à l’avis des présidents de partis représentés en tant que groupes démocratiques au parlement. Certains sont venus, mais d’autres se sont fait représenter: Elio Di Rupo (PS) par Karine Lalieux; Olivier Chastel (MR) par Jean-Luc Crucke; Olivier Maingain (DéFI) par Didier Gosuin; Bart de Wever (N-VA) par Johan Van Overtveldt; John Crombez (sp.a) par Jan Cornilie.

Au final, les échanges ont porté sur quatre enjeux: l’accès au marché du travail (formation, allocations de chômage); la compétitivité des entreprises; l’énergie (nucléaire, fossile, et renouvelable) et le climat, et la mobilité.

L’opportunité d’adopter avant la fin de la législature une loi spéciale climat, fondée tout ou partie sur le texte déposé vendredi par une dizaine de professeurs d’université et de chercheurs spécialisés en droit constitutionnel et de l’environnement, divise assez nettement l’échiquier politique entre francophones et néerlandophones, est-il ressorti d’un premier tour de table.

Côté francophone, les représentants du cdH, le MR, le PS et DéFI se sont prononcés, comme les Verts, initiateurs du dépôt d’un texte dans ce sens, en faveur d’une initiative parlementaire rapide, même si, côté MR, Jean-Luc Crucke juge que l’on « enfonce un peu des portes ouvertes ».

Seuls sp.a et Groen côté néerlandophone

Côté néerlandophone, seul le sp.a est prêt, comme Groen, à avancer dans cette direction.

Au CD&V, le président Wouter Beke n’est « pas très convaincu qu’une loi changera beaucoup de choses. Gwendoline Rutten (Open Vld), guère plus.

L’ex-ministre Johan Van Overtveldt (N-VA) est opposé à la démarche qu’il juge « très maigre » pour obtenir des résultats.

Certains autres thèmes abordés n’ont pas apporté de grande surprise par rapport au clivage qu’ils suscitent.

Côté socialiste, Karine Lalieux et Jan Cornilie n’ont pas caché leur opposition totale à la proposition patronale de suppression de l’indexation automatique des salaires.

Le débat sur l’énergie nucléaire a montré que la N-VA demeurait seule contre les neuf autres formations représentées, dans la volonté de maintenir les deux centrales nucléaires les moins anciennes, en activité après 2025.

La limitation des allocations de chômage dans le temps est appelée de ses voeux par la présidente de l’Open Vld, mais nullement chez les Verts, et dans les rangs socialistes. Karine Lalieux y voit une manière de déplacer un problème social du champ de la Sécurité sociale et de la solidarité vers les CPAS.

Le nouveau président du cdH, Maxime Prévot est quant à lui plutôt favorable à une dégressivité des allocations de chômage dans le temps. Jean-Luc Crucke (MR) aussi, mais moyennant des allocations revalorisées durant la première année.

Sans s’y opposer, Didier Gosuin a souligné qu’il ne pouvait être question de l’appliquer aux demandeurs d’emplois en formation, au risque de voir ceux-ci devoir quitter ce parcours censé les aider s’insérer sur le marché du travail.

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