© Reuters

Les Nations-Unies demandent à la Belgique de ne pas enfermer des enfants réfugiés

Le Haut Commissariat aux Réfugiés (HCR) des Nations-Unies a exhorté vendredi la Belgique à ne pas enfermer des enfants en vue de leur expulsion avec leur famille.

Samedi, l’arrêté royal qui permet à nouveau l’enfermement de familles en vue de leur expulsion entrera en vigueur. Des unités familiales ont déjà été aménagées au centre fermé 127bis de Steenokkerzeel, à côté des pistes de l’aéroport national. Ce faisant, la Belgique renouera avec une pratique qu’elle avait abandonnée en 2009 à la suite d’une condamnation par la Cour européenne des droits de l’homme.

« Les enfants, en particulier ceux qui arrivent dans un autre pays à la recherche d’une protection internationale, sont extrêmement vulnérables et ont besoin de soins spécifiques. Nous devrions les traiter d’abord et avant tout comme des enfants, et non comme des étrangers en situation irrégulière », a expliqué la Représentante régionale adjointe du HCR pour l’Europe de l’Ouest, Véronique Robert.

Même s’ils sont détenus avec leur famille ou seulement pour une courte durée, la détention peut avoir un effet dévastateur sur le développement physique, émotionnel et psychologique des enfants, selon le HCR. A la suite de sa condamnation, la Belgique a créé des maisons de retour, ouvertes, pour les familles qui devaient être expulsées. Il s’agit d’une « bonne pratique », estime le Haut commissariat. Le gouvernement fédéral l’a toutefois jugée peu efficace en raison du trop grand nombre de familles qui prenaient la fuite.

« La détention n’est tout simplement jamais dans l’intérêt de l’enfant. Cette pratique néfaste viole la Convention relative aux droits de l’enfant à bien des égards et il faut y mettre fin », fait remarquer Mme Robert. De nombreuses ONG, qu’ont rejoint les deux ordres des barreaux des avocats de Belgique, ont lancé une campagne « On n’enferme pas un enfant. Point » pour protester contre ces unités familiales fermées. Le centre fédéral de la Migration, Myria, a également rappelé son opposition et s’est dit « très préoccupé » par plusieurs dispositions ou carences de l’arrêté royal.

Contenu partenaire