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Les militants du PS rejettent une proposition sur le « décumul intégral »

Les militants du PS ont rejeté samedi une proposition visant un décumul intégral entre mandat parlementaire et mandat exécutif local, craignant pour beaucoup que sa mise en oeuvre ne soit pas assez rapide.

Réunis pour une « rencontre participative » dans la salle bruxelloise de la Madeleine, quelque 600 militants ont été consultés sur onze propositions en matière d’éthique et de bonne gouvernance émanant de leur président Elio Di Rupo.

L’idée du parti de s’engager sur la voie du « décumul intégral », soit un décumul entre un mandat parlementaire et une fonction de bourgmestre, d’échevin ou de président de CPAS, est la seule à avoir été rejetée. Pas moins de 63% des votants ont en effet voté contre.

De nombreux militants justifiaient ce vote en soulignant qu’ils souhaitent qu’un tel décumul intervienne rapidement, et non pas lors des prochaines législatures comme semblait, d’après eux, le proposer le parti.

Outre ce point, la base socialiste était consultée samedi sur dix autres propositions. Les militants se sont entre autres déclarés largement favorables à la « création de nouvelles dispositions veillant à éviter les conflits d’intérêt entre mandats publics et privés », ainsi qu’à celle « d’un registre des lobbyistes professionnels qui entrent en contact avec les cabinets ministériels et les assemblées parlementaires ».

Les personnes présentes à ce meeting informel ont aussi soutenu la mise en place d’une « constituante populaire chargée de réfléchir aux dispositions à inscrire dans un préambule de la Constitution », le maintien du caractère obligatoire du vote, la parité femmes-hommes dans les gouvernements et collèges communaux, ainsi que la création de « chambres citoyennes » qui débattront dans les parlements.

Le rassemblement a été conclu par un discours de l’ex-ministre française de la Justice, Christiane Taubira. L’ancienne garde des sceaux a notamment insisté sur les défis auxquels devra faire face « la ou plutôt les gauches » dans les années à venir. La capacité de la gauche à redéfinir son identité politique, la place et le rôle qu’elle veut accorder à l’éthique, ainsi que les réponses qu’elle proposera face aux grands bouleversements économiques seront de première importance, a-t-elle insisté.

A l’issue de cette rencontre participative, Elio Di Rupo l’a qualifiée de « succès », pointant qu’elle a permis d’obtenir des « indications précises » de la part des militants. Il s’est en particulier réjoui des larges plébiscites accordés aux propositions sur le vote obligatoire, la parité absolue homme-femme, mais aussi la nécessité de donner la parole aux citoyens entre les échéances électorales.

Sur la question du décumul intégral, il a reconnu que plusieurs vues différentes existaient au sein de sa formation politique et souligné que la question reviendrait sur la table du bureau du PS.

Interrogé sur la volonté de certains de repenser le parti socialiste, M. Di Rupo a jugé qu’il fallait effectivement que des nouvelles générations s’impliquent, tout en estimant qu’il était nécessaire que cela se fasse de manière intergénérationnelle. « On a des qualités quel que soit l’âge et il faut à la fois des personnes âgées et jeunes d’une manière intergénérationnelle », a-t-il commenté.

Dans une interview publiée samedi matin dans l’Echo, le ministre-président wallon Paul Magnette plaidait pour « rénover en profondeur les structures internes » du parti socialiste, demandant notamment qu’une nouvelle génération puisse accéder aux commandes.

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