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Les militaires sont déployés à 73% en Belgique et pour un quart à l’étranger

Près de trois quarts des près de 2.000 militaires belges actuellement déployés en opérations intérieures et extérieures sont affectés à des missions de sécurisation en rue et à la protection des sites nucléaires en Belgique, ont indiqué des responsables militaires.

Les autres sont engagés dans des missions à l’étranger, allant de l’Afghanistan (62 personnes) au Mali (188), en passant par le Proche-Orient (130 dans divers lieux), l’Afrique centrale et l’Europe de l’est, a expliqué le chef des opérations au sein du centre opérationnel (COps) de la Défense, le capitaine de frégate Guy Schotte, au cours d’un point de presse à Evere.

Le gouvernement devrait confirmer vendredi le déploiement d’au maximum 1.828 militaires en rue, une mission de renfort à la police fédérale appelée « Operation Vigilant Guardian » (OVG) en cours depuis janvier 2015 et sans guère de perspective de réduction des effectifs à court terme.

Mais ce plafond n’est pas systématiquement atteint, a admis l’officier.

Cent quarante militaires sont également disponibles pour fournir une « capacité de réaction immédiate » à la police fédérale pour la sécurisation des sites nucléaires, sous le nom d' »Opération Spring Guardian » (OSG).

Lutte contre le djihadisme

A l’étranger, la lutte contre le djihadisme occupe l’essentiel des détachements présents au Mali (pour aider à la formation d’une armée capable de combattre les mouvements islamistes), en Jordanie, pour lutter depuis les airs contre le groupe terroriste Etat islamique (EI, alias Daech selon son acronyme arabe) et en Irak pour encadrer les forces locales engagées dans la reconquête des zones conquises par l’EI.

La mission des six chasseurs-bombardiers F-16 engagés dans la campagne aérienne anti-EI de la vaste coalition dirigée par les Etats-Unis sous le nom d’opération « Inherent Resolve » mobilise 103 personnes, dont 96 sur la base aérienne jordanienne qui les accueille, avec un renfort d’une trentaine de Néerlandais pour assurer la protection au sol, en vertu d’un accord d’alternance – baptisé « flip-flop » et qui semble remis en cause par La Haye.

Selon le « patron » de la composante Air, le général-major Frederik Vansina, la Belgique n’a pas (encore) reçu de demande officielle des Pays-Bas pour prolonger au-delà de juin 2017 la mission de ses F-16 opérant en Irak et en Syrie.

Une demi-douzaine d’autres Belges sont déployés dans des quartiers généraux de la coalition, dont le centre d’opérations aériennes (en anglais « Combined Air Operations Centre », CAOC), le centre nerveux qui dirige les aviations des pays coalisés depuis la base d’al-Udeid, au Qatar.

Depuis leur retour en Jordanie fin juin, les avions belges ont effectué 220 sorties au cours de 105 missions de reconnaissance, d’attaques de cibles au sol et de soutien aux troupes terrestres, accumulant 1.115 heures de vol.

Seuls 7% des missions ont lieu au dessus de la Syrie, a indiqué le général Vansina, expliquant que l’essentiel de l’activité aérienne se déroule en Irak, où les forces se sécurité locales préparent, avec l’aide de la coalition, la reprise de Mossoul, seconde ville du pays et bastion de Daech.

Le commandant de la composante Air s’est toutefois refusé à préciser le nombre de raids menés par les avions belges, indiquant sobrement que « la consommation de munitions (des bombes à guidage laser ou GPS de 250 kilos ou d’une tonne) est conforme aux prévisions ».

Par ailleurs, 350 militaires se préparent à rejoindre la Lituanie pour un exercice prévu tout au long du mois d’octobre et baptisé « Baltic Piranha ».

Il s’agit d’entraîner les hommes du 1/3 bataillon de Lanciers de Marche-en-Famenne à leur mission de combat, dans le cadre du « plan d’action pour la réactivité » (« Readiness Action Plan », RAP) de l’Otan.

Ce dernier, élaboré en septembre 2014 pour rassurer les alliés d’Europe centrale et orientale face à une Russie plus agressive, prévoit notamment le déploiement de troupes alliées par rotation – mais sans présence « permanente » afin de ne pas fâcher définitivement Moscou en violant l' »Acte fondateur » des relations Otan-Russie.

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