Charles Michel © BELGA

Les mesures du gouvernement pourraient diminuer les coûts liés au vieillissement de moitié

Alain Mouton
Alain Mouton Alain Mouton est journaliste chez Trends

Les réformes instaurées par le gouvernement Michel en matière de pensions et de prépensions réduisent les coûts supplémentaires liés au vieillissement de moitié par rapport aux prévisions précédentes. Cette baisse est également due aux nouvelles hypothèses sur la croissance économique et le marché de l’emploi.

C’est ce que révèle une étude du Bureau fédéral du Plan consultée par The Daily Trends, le magazine digital quotidien de nos confrères de Trends. En euros d’aujourd’hui, le surcoût du vieillissement baisse d’environ 8 milliards d’euros. D’ici 2060, les auteurs de l’étude s’attendant à une baisse du surcoût de 1,9% du PIB. Comparés aux pronostics précédents, les coûts liés au vieillissement seront réduits de moitié.

Évolution de la population active

Le Bureau fédéral du Plan s’est basé sur différentes analyses pour arriver à cette conclusion. Premièrement, les coûts supplémentaires du vieillissement sont liés à un certain nombre de nouvelles hypothèses sur la croissance et le marché du travail émises par la Commission européenne. Les perspectives de croissance sont plus positives que prévu.

L’évolution de la population active belge joue également un rôle important. La Commission européenne estime que celle-ci va augmenter les prochaines années, notamment par l’immigration, ce qui exerce un effet sur le taux de dépendance – le nombre de personnes de plus de 65 ans par rapport à celles âgées entre 15 et 64 ans. Entre 2013 et 2060, cette proportion n’augmentera pas de 60%, mais de 47%. Le Plan tient également compte de certaines réformes du gouvernement Di Rupo, dont le bonus de pension.

Grâce à ces mesures, le surcoût lié au vieillissement atteindra les 5,2% d’ici 2060 au lieu des 8% prédits jusqu’à maintenant. Les coûts supplémentaires s’élèvent à 3% du PIB contre 4,6% dans les estimations précédentes.

Réformes structurelles

Et ces chiffres ne tiennent pas compte de l’effet des réformes du gouvernement Michel. Les mesures structurelles du gouvernement fédéral font baisser les coûts liés au vieillissement de 1,9% du PIB par rapport aux prévisions précédentes. En euros d’aujourd’hui, il s’agit selon le Bureau du Plan d’environ 8 milliards, une différence importante par rapport aux réformes du gouvernement Di Rupo dont l’impact sur les coûts de vieillissement, ne s’élevait qu’à quelques points de pourcentage.

Grâce aux réformes du gouvernement Michel, le surcoût prévu du vieillissement baisse de plus de la moitié : de 8% du PIB à 5,2% grâce aux perspectives de la Commission européenne et de 5,2% à 3,3% du PIB grâce aux réformes structurelles.

Fuir dans l’invalidité

Les mesures prises en compte par le Bureau du Plan sont l’augmentation de l’âge de la pension anticipée de 62 à 63 ans, la hausse de l’âge de la pension légale de 66 ans en 2025 et de 67 ans en 2030, l’instauration de règles sévères pour la prépension avec la disponibilité obligatoire pour les prépensionnés, la suppression du bonus de pension et le durcissement des bonifications pour diplômes pour les pensions de fonctionnaires. Jusqu’à présent, les années d’étude des fonctionnaires étaient intégrées dans le calcul de leur pension.

Le Bureau de Plan tient également compte de la hausse légère de dépenses liées à l’invalidité, car le durcissement de la prépension et la hausse de l’âge de la pension pousseront certaines personnes inactives à recourir à ce système.

Certaines mesures structurelles du gouvernement Michel n’ont pas été reprises dans ce calcul : le durcissement de l’allocation d’insertion et du crédit-temps, le calcul différent des pensions de fonctionnaires et la modification de périodes assimilées, à savoir les moments de chômage et d’inactivité inclus dans le calcul de la pension.

Alain Mouton

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