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Les livres plus chers chez nous qu’en France, c’est bientôt terminé

Le parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a approuvé à l’unanimité mercredi soir un projet de décret introduisant le prix unique du livre en Belgique francophone. Les livres édités en France ne pourront en conséquence plus être vendus plus cher chez nous, comme c’est le cas aujourd’hui.

Attendu depuis pas mois de 35 ans, le décret s’appliquera aux livres de langue française, qu’ils soient sur support papier ou numérique, à l’exclusion des magazines, des journaux ou encore des ouvrages d’occasion. La nouvelle législation impose à tout éditeur ou importateur de fixer un « prix public » pour tous ses livres vendus en Wallonie et à Bruxelles. Durant deux ans (mais un an pour les BD), les revendeurs ne pourront accorder des ristournes qu’à hauteur de 5% maximum.

Au-delà, de ce délai, le prix de vente sera libre. Les manuels scolaires et les livres vendus aux écoles et bibliothèques pourront toutefois bénéficier de réductions plus importantes. Le nouveau décret vise à aider les libraires indépendants, confrontés depuis des années à la concurrence jugée déloyale des grandes surfaces qui vendent souvent les romans comme produits d’appel. Le texte vise de la sorte à préserver la pluralité des canaux de vente et la création littéraire.

Il programme aussi la fin graduelle, dès 2019, de la « tabelle », ce mécanisme anachronique qui fait que les livres français sont vendus chez nous 10 à 15% plus cher que dans l’Hexagone. Décriée depuis des années, cette tabelle subsiste toujours aujourd’hui malgré la disparition de longue date des frais de douanes et des risques de fluctuation des taux de change entre les francs français qui, à l’époque, avaient justifié son existence. Cette tabelle devra avoir complètement disparu au 1er janvier 2021 au plus tard.

A l’origine du texte, la ministre de la Culture Alda Greoli (cdH) a qualifié ce vote d' »acte fondateur de la protection culturelle du livre » en Fédération Wallonie-Bruxelles. « C’est un des rares acquis positifs de la sixième réforme de l’Etat », a-t-elle glissé. Depuis 2014, en vertu de cette réforme, les entités fédérées ont en effet le droit de réguler les prix pour les matières qui relèvent de leurs compétences. Le marché du livre de langue française représente un chiffre annuel de 245 millions d’euros en Fédération Wallonie-Bruxelles. La lecture est la seconde activité culturelle des Européens, ainsi que des Belges

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