Les juges d’instruction se plaignent du manque d’enquêteurs disponibles

En raison de la pénurie d’enquêteurs, la police détermine souvent les priorités en matière d’enquêtes. Les juges d’instruction avertissent qu’ils perdent le contrôle, lit-on lundi dans De Standaard.

« Quand les juges d’instruction demandent à la police d’enquêter dans un dossier sur certaines choses, la réponse est souvent que les enquêteurs ne peuvent pas le faire. Cela arrive parce qu’il y a un manque important de personnel », déplore Philippe Van Linthout, co-président de l’Association des juges d’instruction. Cette organisation réunit les quelque 120 juges de ce type en Belgique, qui traitent les affaires pénales les plus graves.

Pour chaque affaire plus complexe qu’un flagrant délit, le manque de main d’oeuvre disponible se fait sentir, illustre-t-il. « Cela a un effet pervers: la police examine la demande, de combien de personnes elle dispose et définit ainsi ce qui est prioritaire dans les enquêtes. Non pas par faim de pouvoir mais en raison de circonstances pratiques. C’est malsain car le contrôle est perdu. »

Les sections de recherche plus spécialisées de la police judiciaire fédérale font face à un manque de personnel depuis le début de la décennie déjà. Il n’y a pratiquement personne pour enquêter sur des affaires de fraude ou de corruption. Les sections anti-terrorisme manquent aussi de bras, tout comme il existe également un déficit de capacité dans les enquêtes locales. Cela n’a pas de conséquences néfastes que pour la lutte contre le crime. « Cela perturbe également l’équilibre entre la police et le pouvoir judiciaire », notent Philippe Van Linthout et ses collègues.

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