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Les informateurs recevront les dix partis avant un rapport final au Roi

Le Vif

Les informateurs Georges-Louis Bouchez (MR) et Joachim Coens (CD&V) ont commencé à recevoir lundi après-midi les dix partis toujours en lice pour la formation d’un gouvernement fédéral, a-t-on appris dans l’entourage du président libéral. Dans une semaine, ils présenteront au Roi un rapport, sans doute final, dans lequel ils devraient formuler une proposition de future coalition.

Les partis seront reçus jusqu’à mercredi par ordre décroissant de représentation à la Chambre, en commençant toutefois par le PS et non par la N-VA pour des raisons d’agenda, indiquait-on à bonnes sources. Les informateurs présenteront oralement une note qui est le résultat des consultations menées ces dernières semaines (partenaires sociaux, Banque nationale, INAMI, Office des étrangers, etc.) Cette note sera « concrète » et assortie d’un volet budgétaire.

Le document sera ensuite retravaillé avant le rapport au chef de l’Etat. L’ambition des informateurs n’est pas de prolonger leur mission mais plutôt d’ouvrir une phase de formation d’un gouvernement ou éventuellement de préformation. Quelle pourrait être la formule de coalition qui débouchera de ce travail? Lors de leur conférence de presse avant le congé de fin d’année, les informateurs ne sont pas prononcés sur la question mais ont annoncé qu’ils écartaient l’alternative entre une coalition bourguignonne (socialistes, libéraux, N-VA) et une coalition arc-en-ciel (socialistes, libéraux, écologistes). La seule solution possible se situera « au centre », précisaient-ils.

La piste d’un arc-en-ciel élargi au CD&V apparaît la plus plausible face au refus répété du PS d’une alliance avec la N-VA mais elle est loin d’être assurée. Une première tentative d’arc-en-ciel a eu lieu alors que le président du PS, Paul Magnette, était à la manoeuvre mais elle n’avait pu aboutir. Telle quelle, la majorité était trop courte et pas assez représentative des partis flamands. Et il était difficile pour le CD&V d’apparaître comme la pièce ajoutée à une formule arc-en-ciel qui rappelle aux chrétiens-démocrates leur éviction du pouvoir en 1999. En partant d’un axe MR-CD&V, dit du centre, la perspective est par contre changée puisque le CD&V est désormais à la manoeuvre. Et il n’est plus question d’une coalition « arc-en-ciel » mais « Vivaldi », en référence aux Quatre saisons du célèbre compositeur, voire d' »union fédérale ».

Le cdH fera-t-il partie de l’attelage? Au lendemain de leur défaite électorale, les centristes francophones avaient fait savoir qu’ils siégeraient partout dans l’opposition. Ils n’avaient pas participé aux travaux de formation jusqu’à la désignation de M. Magnette comme informateur qui avait marqué leur retour dans la course. Tout le monde ne juge néanmoins pas leur présence indispensable, certainement chez les libéraux, car la coalition est déjà suffisamment large voire écrasante du côté francophone comparée au côté flamand. Leur seul appui pourrait être le CD&V. Il n’a jusqu’à présent pas été question de famille démocrate-chrétienne dans les discussions qui ont eu lieu comme l’on parle de famille socialiste, libérale ou écologiste mais le CD&V pourrait vouloir embarquer son « parti frère » dans l’aventure. A moins qu’il ne fasse pression sur un autre parti afin qu’il sorte lui aussi de sa « famille ».

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