Galerie Fred Lanzenberg © DR

Les galeries s’exposent ce week-end

Guy Gilsoul Journaliste

Les 13 et 14 septembre, les Brussels Art Days donnent le coup d’envoi de la rentrée côté galeries. L’occasion d’une belle promenade parmi les oeuvres.

Depuis quelque temps déjà, de grosses pointures du marché de l’art à Paris ont établi leur base à Bruxelles. Les lieux investis par ces nouvelles enseignes reflètent l’état de leur fortune et la dimension internationale d’un marché qui traite aussi bien avec la Californie, la Chine ou les Emirats arabes qu’avec le discret collectionneur belge. On aurait pu croire le phénomène passager. Il n’en est rien et le charme de la ville ainsi que son caractère bon enfant ne sont pour rien dans cette situation dont on mesure l’ampleur à l’occasion de la 7e édition des Brussels Art Days qui réunit une trentaine d’enseignes prestigieuses.

Certains quartiers hier encore considérés comme porteurs (la zone Sainte-Catherine/Canal) paraissent bien s’essouffler. Par contre, la chasse aux oeuvres s’amplifie entre le Sablon (généralement traditionnel) et la Porte Louise avec, par exemple, le concentré de galeries installé dans un ancien bâtiment industriel – au 67, rue de la Régence – initialement imaginé pour abriter un musée Paul Delvaux. Catherine Bastide et Jan Mot ont ainsi déserté le quartier du canal alors que Waldburger a abandonné le Parvis de Saint-Gilles pour ces vastes espaces très lumineux. D’autres enseignes ont aussi fait le pari de cette formule : Micheline Szwajcer quitte Anvers alors que de Paris, débarquent, associés sous la belle appellation de « Mon chéri », Jeanrochdard et la galerie Chez Valentin. De là, on peut rejoindre le Petit Sablon et Jan Mot International. Puis, cap sur le 12, rue du Grand Cerf où, sur plusieurs niveaux, dans une superbe maison de maître, la galerie américaine Gladstone propose une très attendue exposition de Jack Smith, personnalité incontournable du milieu underground new-yorkais depuis les années 1960.

Le deuxième temps fort se déploie dans les rues avoisinant la première partie de l’avenue Louise. Si Albert Baronian est un peu isolé, la visite de sa galerie mérite le détour puisqu’il relie à l’un ou l’autre membre de l’historique groupe Supports-Surfaces (Dezeuze, Claude Viallat, Noël Dolla) quelques jeunes peintres de la scène américaine. De l’autre côté de l’avenue, la galerie Rodolphe Janssen décline trois shows (dont un ensemble de Thomas Lerooy titré The Seduction of Destruction) alors que, presque voisin, Aeroplastics réunit un panel de peintres, photographes et performers sous le titre charmeur « Prendre le temps d’un morceau d’odalisque ». Citons aussi les deux galeries françaises : Valérie Bach présente « en grand » l’oeuvre récente du peintre belge Yves Zurstrassen alors que Daniel Templon dévoile les dernières pièces, toujours aussi audacieuses de Claude Viallat.

Une autre place to be se situe à hauteur de la rue Saint-Georges. D’un côté, la galerie Obadia. De l’autre, toutes les autres, Xavier Hufkens, Almine Rech, Keitelman, Michel Rein, Hopstreet, Jozsa, Super Dakota et autres Meessen De Clercq.

En conclusion, les Brussels Art Days peuvent s’interpréter comme une mini-foire (façon Art Brussel) réservée à une sélection de marchands localisés dans la capitale. A leurs côtés, il y a tous les autres qui, à leur tour, profitent de l’événement pour démarrer leur saison. Parmi eux, d’autres galeries très importantes comme Roberto Polo au Sablon, Paris Beijing rue de l’Hôtel des Monnaies (avec une exposition de la nouvelle génération chinoise imaginée par le collectionneur français Thomas Sauvin) ou encore Fred Lanzenberg aux Etangs d’Ixelles.

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