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Les Forces spéciales belges veulent engager des femmes

Le Vif

Les Forces spéciales, l’unité d’élite de l’armée belge composée uniquement d’hommes, estiment que les femmes peuvent représenter une plus-value importante sur le terrain. C’est pourquoi l’armée belge est en train de mettre sur pied une équipe unique, écrivent les journaux De Standaard, Het Nieuwsblad et Het Belang van Limburg.

Les femmes sont autorisées à participer à la formation des Forces spéciales, mais en pratique les épreuves physiques sont tellement dures que seul un groupe restreint d’homme les réussit. Et c’est là où le bât blesse, car bien que la collecte de données soit primordiale pour les Forces spéciales, il s’avère sur le terrain que le contact avec les femmes et les enfants est parfois difficile pour les unités d’élite exclusivement masculines.

C’est pourquoi l’armée a l’intention de fonder une équipe composée de femmes baptisée Female Support Team (FEMST). « Le but n’est pas la diversité en soi, mais plutôt d’utiliser cette diversité comme atout pour mieux observer et manoeuvrer d’une façon précise dans le domaine humain », écrit la Revue militaire belge.

8% de femmes

D’après une information du quotidien De Morgen, l’armée belge ne compte que 8%. « Ce n’est pas un travail évident pour une femme, car indépendamment de l’aspect physique, il y a le côté émotionnel. Certainement si elle est maman », explique Petra De Winter, militaire et aujourd’hui responsable communication du SLFP (Syndicat Libre de la Fonction Publique) au Morgen.

Elle pointe également l’absence d’accompagnement au sein des unités. Si celui-ci n’existe pas pour les hommes non plus, il affecte davantage les femmes, souvent seules dans une équipe masculine. « Pensez aux femmes qui ont leurs menstruations pendant une séance d’exercice ou la question de se laver dans les bois. Si les hommes ont un problème pratique, ils en parlent entre eux ». Selon elle, un meilleur accompagnement dissuaderait les femmes de décrocher.

Plus de photos de nu

La situation s’est pourtant améliorée depuis 1975, l’année où le ministre de la Défense de l’époque, Paul Vanden Boeynants, a autorisé les femmes à entrer dans l’armée. « Les premières années, c’était quelque chose. L’armée n’était pas préparée du tout à la venue de femmes. Ils savent à peine comment se comporter avec nous. Après coup, j’ai appris que quelques jours avant mon arrivée les hommes de mon unité avaient reçu une note de leur supérieur. Celle-ci disait qu’ils devaient sortir toutes les photos de nu de leurs casiers, qu’ils devaient adapter leur langage et que désormais c’était fini de lâcher des pets », raconte Chris Corthaut, première logisticienne féminine dans l’armée au Morgen.

Et si pour entrer à l’armée, on ne pouvait être enceinte, rien n’empêchait les femmes militaires d’attendre un enfant une fois engagées. « Là, l’armée ne savait pas du tout comment réagir. Tout le monde était en uniforme, mais évidemment avec un gros ventre celui-ci n’allait plus après quelques mois. Elles devaient le fermer avec un élastique. À la fin de leur grossesse, ces femmes se promenaient avec leur pantalon ouvert », explique Corthaut. Aujourd’hui, les femmes enceintes peuvent s’habiller en civil pendant leur grossesse.

(CB avec Belga)

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