Emmanuel De Bock © Belga

Les FDF veulent un audit à Molenbeek

Les FDF ont demandé lundi l’organisation d’un audit sur la gestion financière de la commune de Molenbeek et des explications sur l’exercice de la tutelle régionale au cours des dernières années.

D’après les quotidiens Le Libre Belgique et la Dernière Heure, cette commune de l’ouest de la capitale est au bord de la faillite, entre autres à la suite de nombreux engagements de personnel, de subsides non perçus et de dette croissante.

Directement mise en cause pour la gestion passée, l’ex-bourgmestre socialiste de la commune Philippe Moureaux a réagi notamment en soulignant que la nouvelle majorité avait mis près de trois ans avant de tirer la sonnette d’alarme. Il a également rappelé que l’échevine des Finances du collège qu’il dirigeait était de la même formation que celle de l’actuelle bourgmestre Françoise Schepmans (MR), comme d’autres échevins, et avait eu accès à tous les documents.

Enfin, il a fait valoir que la composante libérale de la majorité n’avait pas remise en cause les engagements de personnel supplémentaire. Pour les chefs de file FDF au parlement bruxellois, Emmanuel De Bock, et au conseil communal, Michael Vossaert, il faut un audit sur la gestion financière de Molenbeek et des explications sur « l’exercice étonnant, voire laxiste » de la tutelle régionale ces dernières années. « Sauf à avoir été victime de camouflages comptables, il semble que la tutelle régionale ait été exercée de manière peu contraignante à l’égard de la commune du patron des socialistes bruxellois », a ajouté Emmanuel De Bock.

Pour lui, Molenbeek est certes une commune moins nantie que d’autres mais c’est aussi la commune la plus aidée de la Région bruxelloise à travers les mécanismes de solidarité entre les 19 communes.

Aux yeux du mandataire FDF, il ne serait pas juste que la Région éponge les dettes de Molenbeek et pas celles des autres communes. Octroyer 100 millions d’euros de prêts non-remboursables serait une véritable prime à la mauvaise gestion, alors que d’autres communes se serrent la ceinture depuis des années.

Cela justifie un dépoussiérage de l’administration et de la démocratie locales

Les informations relatives à la situation financière de la commune de Molenbeeek font la démonstration de la nécessité de rénover les administrations locales et de renforcer le contrôle démocratique dans les communes, a affirmé lundi l’échevine Ecolo Sarah Turine.

Pour la cheffe de file écologiste au sein de l’actuel collège échevinal (MR-Ecolo-cdH), il a fallu du temps à l’équipe aux commandes pour faire le point de la situation afin d’être certain de ne pas commettre d’erreur dans la manière de résoudre l’équation. « Mais au-delà de cela, il faut se demander si le contrôle existe dans les faits pour éviter qu’une commune parte à la dérive », a-t-elle commenté.

A ses yeux, dans les communes, la proximité entre le secrétaire communal et/ou le receveur communal avec le collège est parfois telle qu’elle empêche ceux-ci de tirer la sonnette d’alarme.

En ce qui concerne le nombre élevé d’engagements de personnel expliquant partiellement les dérapages observés, Mme Turine s’est également demandée si le modèle d’administration locale permettait aisément de voir ce qui se passait d’un service à l’autre.

La mandataire Ecolo a enfin jugé que les conseillers communaux étaient très faiblement outillés pour exercer un contrôle démocratique digne de ce nom dans des dossiers aussi complexes que ceux des finances. Selon Sarah Turine, le projet de plan d’assainissement des finances molenbeekoises a été déposé à la Région et fait l’objet de réunions hebdomadaires. Le projet de budget de la commune devrait être débattu au conseil au cours des prochaines semaines.

Contenu partenaire