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« Les enfants qui vomissaient devaient manger leur vomi »

Ce week-end, le journal De Standaard publie les témoignages de victimes de certaines institutions catholiques dans les années 60, 70 et 80. Dans le foyer Jeugdoase à Haasrode, les religieuses infligeaient des punitions cruelles aux enfants dont elles étaient responsables. Elles les obligeaient notamment à manger leur propre vomi et les rouaient de coups de fouet.

Plusieurs anciennes élèves témoignent. Lily, aujourd’hui âgée de 52 ans, témoigne des sévices endurés. Elle a passé quatre ans dans le foyer, entre 1969 et 1973. Comme sa mère adoptive était atteinte d’un cancer, la petite fille avait été placée au foyer par son père adoptif.
La plupart du temps les enfants étaient enfermés dans des caves dont les fenêtres étaient barricadées. Lily témoigne des punitions infligées par les nonnes : « Les enfants qui vomissaient devaient manger leur propre vomi comme punition. Si on ne mangeait pas les tartines à l’école, les religieuses nous obligeaient à les manger même si elles étaient moisies. Elles nous frappaient, nous pinçaient le nez, nous poussaient le pain en bouche. J’ai subi ce genre de traitements plusieurs fois. J’arrive à peine à l’accepter. »

Jusqu’à aujourd’hui Lily garde les séquelles de ce qu’elle a enduré enfant. « Ce n’est que très récemment que j’ai osé parler ouvertement à quelqu’un de ce que j’ai vécu. J’ai contacté d’autres femmes qui avaient séjourné dans le foyer ».

Le quotidien a eu du mal à persuader d’autres victimes de témoigner. Quelques femmes ont cependant accepté de raconter leur histoire par e-mail. Elles confirment l’histoire de Lily. « Je devais me coucher sous mon matelas et quelqu’un venait s’asseoir sur moi. Jusqu’à ce que je manque d’étouffer, déclare S. » « On nous arrachait les cheveux. On nous enduisait la tête de produit pour traiter les poux jusqu’à ce qu’on se mette à saigner », ajoute-t-elle encore. Les enfants n’avaient personne à qui raconter leurs problèmes. Une autre raconte : « Quand je disais que je raconterais tout à mon père, je ne pouvais plus le voir pendant des mois. J’ai encore toujours peur de me faire des amis, parce que nous ne pouvions parler à personne. Je me sens abandonnée. »

CB

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