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Les deux universités, UCL et USL, se prononcent en faveur de la fusion

Fiancées depuis juillet dernier, l’Université catholique de Louvain (UCL) et l’Université Saint-Louis (USL) ont décidé, via des votes du conseil d’administration d’une part et de l’assemblée générale de l’autre, de se passer la bague au doigt, ont annoncé les deux établissements dans un communiqué commun.

L’objectif du projet est de mettre en place « une université toujours plus présente à l’international, ainsi qu’à Bruxelles et en Wallonie », rappellent l’UCL et l’USL.

L’approbation côté louvaniste (30.000 étudiants, dont 8.000 à Bruxelles) ne faisait pas un pli. Un seul (petit) doute subsistait du côté de Saint-Louis (3.800 étudiants).

Jeudi, le conseil d’administration de l’UCL et l’assemblée générale de Saint-Louis étaient appelés à se prononcer. Le projet définitif devait impérativement être soutenu par au moins 16 des 20 membres de l’AG de l’USL pour être concrétisé. Le vote s’est finalement soldé par 18 voix pour, une contre et une abstention.

Réuni un peu plus tard à Louvain-la-Neuve, le CA de l’UCL a voté en faveur de la fusion avec également 90% des voix.

Vincent Blondel et Pierre Jadoul, recteurs des deux universités, se disent « très heureux » de ce vote, « convaincus que l’avenir de l’enseignement supérieur en Fédération Wallonie-Bruxelles sera renforcé dans l’esprit du décret Paysage, avec cinq universités implantées sur cinq pôles ».

« Un geste fort pour une offre coordonnée pour les étudiants et les chercheurs de la FWB », concluent-ils.

En décembre dernier, les deux établissements avaient déjà approuvé une « note-cadre » sur la fusion. Si elle avait été validée à l’unanimité par le conseil d’administration de l’UCL, le projet n’avait recueilli que 65% de votes favorables au sein de l’université bruxelloise.

Voilà près d’un an déjà que les deux universités travaillent à leur fusion, initialement prévue dès la rentrée académique de septembre 2017. Ce calendrier paraît toutefois intenable aujourd’hui. Le projet doit encore recevoir l’avis de l’Académie de recherche et d’enseignement supérieur (Ares), l’organe de pilotage de l’enseignement supérieur francophone.

Et les discussions en son sein s’y annoncent d’emblée animées en raison de l’opposition farouche de l’Université libre de Bruxelles (ULB), qui voit d’un très mauvais oeil la poursuite du développement de l’UCL sur son pré carré bruxellois. En réaction, le recteur de l’ULB avait d’ailleurs rapidement formulé l’été dernier une contre-proposition d’adossement à l’USL, restée sans suite.

Les obstacles au mariage des deux universités pourraient aussi être de nature plus politique.

Interrogé à l’une ou l’autre reprises ces derniers mois au Parlement de la Fédération sur ce projet de fusion, le ministre de l’Enseignement supérieur Jean-Claude Marcourt n’est jamais apparu fort enthousiaste, appelant notamment les deux universités à préserver « l’équilibre global » dessiné par le décret Paysage.

Adopté en 2013, celui-ci vise pour mémoire à stimuler les collaborations géographiques entre établissements, et casser ainsi les concurrences sur base confessionnelle.

Le fin mot de l’histoire reviendra au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. Toute fusion entre l’UCL et l’USL nécessitera en effet une modification du décret Paysage, et donc l’appui d’une majorité de députés.

En 2010, un méga-projet de fusion entre l’UCL, la Fucam de Mons, Saint-Louis et FUNDP de Namur avait capoté en raison du seul refus de l’université namuroise. Après cet échec, l’UCL et la Fucam avaient repris les discussions bilatérales pour fusionner, ce qui s’était produit dès l’année suivante.

Davantage de détails sur la mise en oeuvre du projet seront donnés vendredi lors d’une conférence de presse à Saint-Louis.

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