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Les détenus de la section Deradex « ne sont pas à l’isolement »

Le Vif

Les détenus qui séjournent dans la section Deradex, réservée aux radicalisés, dans les prisons d’Ittre et Hasselt ne sont pas à l’isolement, a réagi le Direction générale des Etablissements pénitentiaires au rapport critique de la commission de surveillance de la prison d’Ittre.

Le rapport, dont ont fait état la semaine dernière La Libre Belgique et De Morgen, demande à terme la fermeture de la section Deradex à Ittre. Ces unités ont été mises en place en mars 2015 par le ministre de la Justice Koen Geens (CD&V) dans le cadre d’un plan d’action pour lutter contre le phénomène de radicalisation dans les prisons.

Le rapport critique l’isolement vécu par les 15 détenus de cette aile à Ittre, dans des cellules à part et des sorties par groupe de deux, trois ou quatre dont la composition change perpétuellement. Ils ne peuvent jouir de la grande cour et se déplacent dans un espace de dix mètres carrés où la lumière du jour pénètre à peine. Le texte remet en cause l’efficacité du système.

« Nous ne partageons pas l’avis qu’une classification ‘Deradex’ implique une incarcération à l’isolement », a réagi Valérie Callebaut, porte-parole de la Direction générale. Cette dernière explique que l’aile est destinée à une population carcérale spécifique, comme il y en a d’autres, et que les détenus n’y sont pas isolés individuellement, à moins que cela ne soit absolument nécessaire. Il y a un régime communautaire limité, les détenus peuvent y recevoir des visites, et un régime des appels téléphoniques et du courrier y est d’application.

« La situation à Hasselt et Ittre est similaire. Les différences éventuelles sont liées à l’infrastructure de l’établissement. Les détenus de la prison de Hasselt ont accès à une grande cour. En ce qui concerne Ittre, c’est effectivement plus petit pour l’instant. La construction d’une plus grande cour est prévue », a-t-elle précisé.

La commission de surveillance a également relevé un problème dans la procédure qui détermine si quelqu’un doit être interné dans cette section. Ce n’est pas la décision d’un juge, mais bien celle de l’administration pénitentiaire. Aucun appel n’est en outre possible.

Le cabinet de Koen Geens a répondu qu’à partir d’avril 2020, il sera légalement possible de s’y opposer. Selon la DG Etablissements pénitentiaires, un placement dans cette aile est de plus « toujours motivé ». Un des auteurs du rapport a toutefois contesté que cela se faisait toujours aussi minutieusement.

La Direction générale a enfin assuré que l’aile Deradex n’était pas une « section définitive ». « Les détenus peuvent en sortir et être redirigés vers d’autres départements, en fonction de l’évolution des éléments sur la base de laquelle la décision de placement a été prise. »

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