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Les dangers du fipronil pointés dès juin 2016 par le Conseil supérieur de la santé

L’Afsca n’a pas organisé de détection du produit chimique Fipronil, alors que l’agence avait pourtant été alertée sur sa toxicité il y a plus d’un an, selon les informations du quotidien Le Soir, aussi citées dans les titres Sudpresse samedi.

L’Afsca a expliqué mercredi en commission que le fipronil dans les oeufs n’était pas systématiquement recherché dans les analyses. Or, en juin 2016, le Conseil supérieur de la santé publiait un rapport sur la dangerosité du fipronil, document transmis aux ministres de la Santé publique et de l’Environnement, à leurs administrations et aux agences comme l’Afsca, selon les informations du Soir.

« Le fipronil est suspecté de perturber le fonctionnement du système endocrinien. La vie foetale et la prime enfance s’avèrent être des périodes d’exposition critique », estiment les scientifiques du Conseil supérieur de la santé.

Ils recommandaient aux pouvoirs publics de prendre « une approche préventive » face au risque. « Nous soulignions que la toxicologie classique ne suffit pas avec ce type de produit, et avec les pesticides en général, notamment en raison des effets cocktails et d’effets à ce stade encore mal connus sur les embryons », précise auprès du Soir Marie-Louise Scippo, qui a cosigné le rapport et est aujourd’hui membre du comité scientifique de l’Afsca.

Pendant plus d’un an après ce rapport, l’agence n’a pas effectué de tests systématiques pour ce produit chimique, au coeur d’un vaste scandale alimentaire impliquant des oeufs infectés.

L’avis du CSS sur le fipronil n’établissait pas de lien avec les oeufs

Le rapport sur le fipronil émis en juin 2016 par le Conseil supérieur de la santé (CSS) n’évoquait pas une présence potentielle de l’insecticide dans les oeufs, a réagi samedi l’Agence fédérale pour la sécurité de la chaîne alimentaire (Afsca).

Le Soir soulignait que l’Afsca n’avait pas organisé de détection du produit chimique fipronil, alors qu’elle avait pourtant été alertée de sa toxicité il y a plus d’un an. « Nous avons pris cet avis en compte à l’époque. Bien qu’intéressant, il ne nous a rien appris et cela n’a pas changé notre manière de travailler », a précisé un porte-parole de l’AFSCA. « Nous contrôlions bien la présence du fipronil pour les végétaux. Ainsi, sur ces trois dernières années, 3.000 analyses ont été effectuées sur des légumes, épices, thés, miels… et 99,9% des échantillons étaient conformes », a-t-il ajouté.

« Nos tests en laboratoires sont effectués sur la base d’une analyse de risques très complexe qui englobe une captation de signaux. A l’époque du rapport du CSS, il n’y a aucun signal qui nous incitait à également inclure les oeufs en vue d’y détecter du fipronil. »

De nombreux pesticides sont bien pris en compte, mais, jusqu’il y a peu, pas le fipronil. Ainsi, ces trois dernières années, plus de 1.600 échantillons d’oeufs ont été prélevés par l’Afsca afin d’y déterminer la présence d’une cinquantaine de résidus de pesticides, insecticides, fongicides… De 99,6 à 99,8% des échantillons étaient conformes.

Dès le moment où l’Agence a pu constater des traces possibles du fipronil dans les oeufs, le monitoring a été renforcé dans toutes les exploitations avicoles du pays, a ajouté le porte-parole sans avancer de précision chronologique. Les résultats des dernières analyses seront rendus public prochainement.

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