José Happart. © Belga

Les aéroports de Charleroi et Liège, « partenaires » sans réelles synergies

Les dirigeants des aéroports de Charleroi et Liège, entendus lundi en commission du parlement wallon sur la volonté du ministre Carlo Di Antonio de rapprocher leurs structures, ont assuré qu’ils se considéraient comme partenaires et non concurrents, sans toutefois se prononcer sur des synergies concrètes.

« Nous sommes partenaires avec l’aéroport de Charleroi, il n’y a pas de problème entre nous, nous avons des métiers tellement différents », a assuré le président de Liège Airport, José Happart, évoquant les profils de ces deux aéroports se concentrant soit sur les vols à bas tarifs (Charleroi), soit sur le frêt (Liège).

A ses yeux, la « compétition acharnée, farouche » se situe avec « les Flamands de Zaventem », l’aéroport de Bruxelles national qui a récemment développé le trafic passager à bas tarif et augmente son activité de fret.

L’ancien président du parlement wallon, en très mauvais termes avec le ministre, a souligné les bons résultats des aéroports wallons pour demander « quel génie pourrait expliquer qu’une fusion ferait tout mieux fonctionner ». « Le premier qui peut dire qu’on travaille mal doit me dire en quoi, et en quoi des commissaires de gouvernement pourraient améliorer le système de gestion ».

A ses yeux, s’il y a des complémentarités techniques à envisager, « nous sommes grands assez pour nous parler entre aéroports ». Le directeur général de Liège Airport, Luc Partoune, s’est montré plus mesuré, jugeant même « pertinente » la question du changement de modèle et évoquant, entre autres, « l’unicité de gestion » existant à Brussels Airport, alors qu’à Liège, l’administration wallonne, l’aéroport et la SOWAER génèrent différentes couches de gestion.

Le ministre, quant à lui, a maintenu sa volonté de rapprocher les structures selon un modèle non encore déterminé et a souligné la nécessité de doter les pouvoirs publics d’une capacité de décision plus importante, davantage en rapport avec la hauteur des participations publiques. Une grande société consolidant l’activité des deux aéroports révélerait en effet que les pouvoirs publics représentent 90% du capital, a-t-il relevé.

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