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Léger rééquilibrage linguistique en vue dans l’armée

Le Vif

Un comité d’avancement interne à l’armée a recommandé mardi la nomination ou la promotion à un grade supérieur de six généraux à deux et trois étoiles, à raison de trois francophones et de trois néerlandophones, une mesure suspceptible de corriger légèrement le déséquilibre linguistique qui prévaut au sein de la haute hiérarchie militaire, a-t-on appris de bonne source.

Ce haut comité d’avancement, réuni sous la présidence du ministre de la Défense, Pieter De Crem, va recommander au roi la nomination de trois colonels au grade de général-major (« à deux étoiles ») – un francophone et deux néerlandophones – et la promotion de trois généraux-majors au grade supérieur de lieutenant-général (« à trois étoiles »). Il s’agit de deux néerlandophones et d’un francophone (BIEN: de deux néerlandophones et d’un francophone), a-t-on précisé de source militaire.

Les futurs lieutenant-généraux seront le francophone Guy Buchsenschmidt, qui commande depuis juin le Corps européen (ou Eurocorps) à Strasbourg (France) et les néerlandophones Eddy Testelmans, l’actuel « patron » du service de renseignement de l’armée (le SGRS), et Claude Van de Voorde, le commandant de la composante Air.

Les deux francophones retenus comme futurs généraux-majors sont les colonels francophones Philippe Robyns de Schneidauer (composante Air) et Jean-Paul Claeys (composante Terre, affecté au secrétariat administratif et technique, accolé au cabinet de M. De Crem), ainsi que le néerlandophone est Frederik Vansina, un ex-commandant de la base aérienne de Kleine-Brogel, selon la même source.

Dans les probables promus figurent donc trois représentants de la composante Terre et autant de son homologue Air – mais aucun représentant des composantes marine et médicale.

Ces nominations, quand elles auront été approuvées par le roi, devraient entraîner un rééquilibrage entre les deux rôles linguistiques, les néerlandophones dominant largement la haute hiérarchie de l’armée.

Depuis la fin du mois d’octobre, il reste 27 généraux en fonction au sein de l’armée belge. Parmi eux, 19 sont néerlandophones (70,37%) et huit (29,63%) francophones. En comptant les généraux de brigade (« une étoile »), le chiffre total atteint 40 généraux dont 28 néerlandophones (70%) et douze francophones (30%), selon les chiffres du député Denis Ducarme (MR), non contestés par le ministère de la Défense.

La déclaration gouvernementale régissant l’action de l’équipe Di Rupo 1er contient toutefois une volonté de rééquilibrage et stipule que « le respect de l’équilibre linguistique au sein de l’armée sera un souci permanent du gouvernement ». Elle fait aussi suite à l' »affaire Gennart » – du nom de l’ancien commandant de la base aérienne de Florennes, le colonel Luc Gennart, qui avait dénoncé publiquement en octobre 2010 la « flamandisation » de l’armée -, qui avait conduit à la mise sur pied d’un groupe de travail à la Chambre. Celui-ci a recommandé de « tendre vers l’équilibre » entre les officiers francophones et néerlandophones pour les plus hautes fonctions de la hiérarchie militaire et suggéré une série de mesures pour y parvenir.

Les différents comités d’avancement réunis mardi au siège de la Direction générale des ressources humaines (DG-HR) de l’armée à Neder-over-Heembeek ont par ailleurs recommandé la nomination de 52 majors – le premier grade dans la catégorie des officiers supérieurs, avec une étoile – plus un hors cadre, de 48 lieutenant-colonels et de 22 « full » colonels (« à trois étoiles), a précisé un porte-parole militaire à l’agence BELGA.

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