© BELGA

Le vice-président de Publifin dit avoir laissé à Halin le soin d’investiguer

L’ex-vice-président cdH de Publifin Didier Hamers s’est présenté jeudi devant la commission d’enquête comme une simple figure d’arrière-plan dans la mise au jour, par l’échevin d’Olne Cédric Halin (cdH), du scandale des comités de secteur de Publifin. Son témoignage a confirmé aux députés l’image d’administrateurs bien peu critiques vis-à-vis des filiales privées.

Le conseiller communal de Dison est revenu sur les étapes qui ont permis à M. Halin, malgré les réticences du groupe Publifin, de découvrir les dysfonctionnements des comités de secteur, confirmant les dates avancées par M. Halin et le président du cdH liégeois Dominique Drion, ponte du groupe Publifin.

« J’ai laissé à Cédric Halin le soin d’investiguer », a affirmé M. Hamers, soulignant que lui s’attachait davantage à comprendre la structure opérationnelle du groupe. Quand les indices de dysfonctionnements des comités de secteur sont devenus clairs, dans la deuxième moitié de 2016, « j’ai laissé Dominique Drion agir », a dit M. Hamers, estimant que ce dernier était le mieux placé pour le faire, et que lui-même n’avait pas de responsabilité dans l’installation et les rémunérations des comités.

Pour lui, ce sont bien les présidents provinciaux des partis – qui seront entendus ce vendredi – qui ont décidé du modèle des comités de secteur.

Tout comme Virginie Defrang-Firket (MR) avant lui, Didier Hamers assure avoir envisagé avant l’éclatement du scandale l’idée de changer le mode de fonctionnement du Bureau exécutif et du CA de Publifin, devenus simple chambre d’entérinement de décisions prises en Nethys au fur et à mesure de la descente des actifs opérationnels dans la filiale privée. Mais il n’a rien proposé, a-t-il reconnu. « Proposé à qui ? Ce n’était pas audible. Nos propres administrateurs dans les filiales sont inféodés à la filiale privée et ils y gagnent davantage que dans la structure publique », a-t-il lancé.

« Ma responsabilité est de ne pas avoir pu imaginer les dysfonctionnements »

Le conseiller provincial Ecolo Marc Hody, seul membre du CA de Publifin à avoir été reconduit dans ses fonctions il y a quinze jours, s’est dit hanté par l’idée de n’avoir pu repérer à quel point les comités de secteur de l’intercommunale étaient inactifs.

« J’assume ma part de responsabilité, mais comment un esprit sain peut-il anticiper un tel comportement ? C’est soit un relâchement total, soit ils ont été couverts… Et je n’ai eu aucune connaissance à un moment donné de ces dysfonctionnements », a déclaré le Hutois, dernier auditionné jeudi devant la commission d’enquête Publifin du parlement wallon.

Il a expliqué aux députés avoir toujours cru que les membres des comités de secteur étaient payés au jeton de présence. Il estime qu’il n’aurait pu deviner l’existence de rémunération fixes vu l’ambiguïté des informations données au CA. Et rien n’était mentionné au rapport du comité de rémunération de 2015. « Je suis hanté par l’idée d’être passé à côté de quelque chose. Seuls les gens initiés savaient ».

Marc Hody est revenu sur ses démêlés avec le président du CA André Gilles et les vice-présidents Pire et Drion, ainsi que sur ce qu’il a ressenti comme des manoeuvres d’intimidation de leur part pour ne pas poser trop de questions sur la stratégie du groupe. « Quand vous n’êtes pas gentil, on vous punit, on convoque des avocats pour vous expliquer l’intérêt communal et provincial, puis on vous fait comprendre que des administrateurs font fuiter des infos, et que si ça continue, on révoque et on attaque en justice. »

Pour lui, il serait facile de changer la structure du groupe dès lors qu’il y aurait un accord politique. « Les associés reprendraient leur place ; il faut qu’ils disposent d’un contrôle de toute la structure, dans la mesure où ce n’est que de l’argent public. »

Il a rappelé qu’Ecolo n’avait pas été associé à la discussion entre partis préalable à la création des comités de secteur et que, concernant la structure du groupe Publifin-Nethys, Stéphane Moreau lui-même avait confirmé que le projet n’avait été présenté qu’aux trois grands partis.

Contenu partenaire