Jan Peumans © Belga

Le « testament politique » de M. Peumans

Le président du Parlement flamand, Jan Peumans (N-VA), a plaidé mercredi, dans son discours officiel pour la Fête de la Communauté flamande à l’Hôtel de Ville de Bruxelles, pour une révision des cinq résolutions que l’assemblée flamande avait lancées en 1999 en vue d’une réforme de l’État. Il demande aussi de doter la Flandre d’une Constitution propre d’ici 2021 et de faire du 11 juillet un jour férié.

Pour son dernier discours du 11 Juillet avant une probable retraite politique, M. Peumans (67 ans) n’a pas hésité à qualifier son allocution de « testament politique » de sa présidence de l’assemblée flamande, non sans l’agrémenter de plusieurs traits d’humour.

Devant les autorités du pays, il n’a toutefois pas lancé de proposition réellement neuve, lui qui s’était fait rabrouer dernièrement par son président de parti Bart De Wever pour avoir critiqué en public le secrétaire d’État Theo Francken et la dureté de ton de son parti sur l’asile et la migration.

Ses propositions – doter la Flandre d’un texte fondamental propre (comme le ministre-président flamand Geert Bourgeois l’avait réclamé l’an dernier) ou faire du 11 juillet un jour férié – constituent des demandes déjà entendues par le passé.

Pour Jan Peumans, il est temps de les concrétiser. C’est ainsi qu’il propose d’aboutir sur une Constitution flamande en 2021, année du cinquantenaire de l’institution du Conseil culturel de la Communauté culturelle néerlandaise, ancêtre du Parlement flamand.

Cette Constitution, souligne le nationaliste, doit entrer dans le cadre d’un fédéralisme de coopération, mais être placée sur un même pied que la Constitution belge, en vue d’une plus grande autonomie de la Flandre.

Quant au jour férié du 11 juillet, c’est une revendication que le Vlaams Belang a soutenue par une action menée peu avant la cérémonie à l’Hôtel de Ville de Bruxelles.

Interrogé, le ministre-président flamand Geert Bourgeois l’a aussi revendiquée au nom de son parti, la N-VA. Il a précisé qu’il ne s’agissait pas d’ajouter un jour de congé au calendrier, mais de remplacer un jour férié existant.

Dans les deux autres partis flamands au pouvoir, le CD&V et l’Open Vld, on y est aussi favorable. Le vice-Premier ministre CD&V Kris Peeters souligne toutefois la difficulté de trouver le jour férié qui passera à la trappe. La présidente de l’Open Vld Gwendolyn Rutten ne s’est pas opposée à l’idée.

Autre suggestion, le président du Parlement flamand est revenu sur les cinq résolutions de 1999 dans lesquelles l’assemblée balisait ses demandes pour une sixième réforme de l’État qui a fini par advenir. « Certaines (résolutions) ont été entièrement concrétisées, d’autres partiellement, d’autres encore sont désormais dépassées par les évolutions sociétales ou politiques », a constaté M. Peumans.

Pour le Limbourgeois, plusieurs parlements du pays (fédéral, flamand, bruxellois et francophone) devraient donc évaluer l’impact réel de ces résolutions « et leurs mérites ». Jan Peumans souhaite la constitution d’un groupe de travail au parlement flamand. Ces exercices devraient à ses yeux faire émerger de nouvelles perspectives, « qui pourraient servir de fondement à de nouvelles réformes de notre configuration étatique ».

De manière inattendue, le bourgmestre de Bruxelles a pour la première fois été invité à faire lui aussi une allocution durant la cérémonie, alors que la Ville n’y reçoit traditionnellement la parole que par la voix d’un échevin néerlandophone.

Philippe Close (PS) a ainsi reçu l’occasion de vanter à la fois le caractère international de Bruxelles et de souligner son caractère flamand parmi ses multiples identités, ainsi que la volonté de la Ville de renforcer ses liens avec la Flandre comme avec la Wallonie. Un discours salué jusque dans les rangs de la N-VA, notamment par Theo Francken sur Twitter.

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