Pierre Schoffers

Le Roi c’est vous

Pierre Schoffers   Journaliste 

Albert II n’était pas le vrai souverain. Le passage du « message à la nation » d’Albert II sur la nécessité de continuer à faire évoluer la fonction royale a dû rassurer les moins royalistes de nos compatriotes et de nos élus.

Empreint de modestie et de lucidité, le passage du « message à la nation » d’Albert II sur la nécessité de continuer à faire évoluer la fonction royale relativise la puissance de la monarchie, qui, certes, est héréditaire, mais tout autant constitutionnelle.

« Le rôle du Roi des Belges et sa légitimité est de se mettre au service de la démocratie et de ses concitoyens, seuls titulaires de la souveraineté. » Qu’un « souverain » fasse une telle déclaration au moment de céder son « trône » à son fils ne manque pas de panache. On peut y voir un simple rappel utile : dans le royaume de Belgique, les citoyens-électeurs sont le recours ultime. Evidemment, les institutions de la démocratie représentative ont leurs limites et tendent à confisquer à leur profit le pouvoir souverain du peuple. « Seul » souverain pourtant, selon l’insistance du Roi lui-même.

« Nous sommes le peuple », scandaient les Allemands de l’Est avant l’effondrement du Mur de Berlin. « Nous sommes Pape » avait embrayé selon un de ces raccourcis dont il a le secret le journal allemand Bild quand Joseph Ratzinger devint Benoît XVI. Pour Albert II, le roi c’est vous. Suprême serment.

Vous avez repéré une erreur ou disposez de plus d’infos? Signalez-le ici

Contenu partenaire