Le PS verrait bien Laurette Onkelinx à la Commission européenne

Didier Reynders n’est pas la seule personnalité politique francophone qui peut prétendre à la Commission européenne. Tel est le message qu’ont fait passer jeudi les socialistes alors que le gouvernement fédéral en affaires courantes ne s’est pas encore accordé sur le nom d’un candidat. Dans le cadre de la formation d’un exécutif, ils pourraient donc proposer le nom de l’ex-vice-Première ministre, Laurette Onkelinx.

Jusqu’à présent, deux noms circulent: celui de l’ex-vice-Premier ministre CD&V, Kris Peeters, et celui du vice-Premier ministre MR, Didier Reynders, appartenant tous deux à la coalition gouvernementale sortante. Après deux mandats exercés par des néerlandophones, l’équilibre belge voudrait que ce soit un francophone qui reçoive le poste de commissaire européen, donc M. Reynders.

Interrogée sur La Première, la députée européenne Marie Arena (PS) a toutefois fait remarquer que cela ferait deux MR dans les hautes fonctions exécutives occupées par la Belgique à l’Europe, étant donné que le Premier ministre, Charles Michel, prendra le 1er décembre la présidence du Conseil européen.

« Avoir deux représentants d’une même famille politique, l’un au Conseil et l’autre à la Commission, ce n’est pas très représentatif de ce que la Belgique est. Je plaide pour une expression politique plus large que ce que nous voyons en ce moment », a-t-elle déclaré.

Et pour elle, les socialistes « ont toujours beaucoup investi la question européenne » et pourraient proposer également leur candidat. Selon le quotidien « Le Soir », il s’agit de Laurette Onkelinx qui, à la rentrée, quittera la politique nationale.

Les tractations en vue du choix du candidat belge ne se résument pas à la coalition MR-CD&V-Open Vld, minoritaire, mais associent d’autres formations politique, dont le PS, premier parti francophone, indiquait-on mercredi. Est-ce à dire que les socialistes revendiqueront le poste de commissaire et proposeront le nom de Mme Onkelinx, en sachant que la nouvelle présidente de la Commission européenne, Ursual von der Leyen, veut composer une équipe paritaire homme/femme?

La discrétion était de mise au PS jeudi. A bonne source, on se montrait nuancé. Traditionnellement, le choix du commissaire européen intervient dans les négociations en vue de former un gouvernement fédéral et, dans ce cadre, le PS juge qu’il s’agit d’une « fonction importante » qui n’intéresse pas que le MR, faisait-on remarquer. Or, trois mois après les élections, il n’y a toujours pas de négociations de formation d’un gouvernement. Selon Mme Arena, il serait possible de prolonger l’actuelle commissaire belge, Marianne Thyssen, celle-ci laissant ensuite son poste à un successeur désigné par le nouveau gouvernement. Que ce sucesseur soit Mme Onkelinx n’a « rien d’incongru », selon un mandataire socialiste.

Ecolo demande un débat à la Chambre avant tout choix

Ecolo demande un débat parlementaire préalable à toute décision sur le choix d’un candidat belge à la Commission européenne, a indiqué jeudi le chef de groupe à la Chambre, Georges Gilkinet.

Le gouvernement fédéral actuel est en affaires courantes et ne dispose plus de majorité au parlement, rappellent les Verts. En outre, « les enjeux européens méritent un véritable débat public: quelle Europe voulons-nous, pour faire quoi? Comment allons-nous progresser sur les enjeux climatique, de migration, de coordination des politiques fiscales et sociales? Et dès lors, qui sera la meilleure candidature pour nous représenter? « , ajoutent-ils.

Jeudi, dans l’après-midi, le PS a relancé les spéculations en avançant le nom de Laurette Onkelinx, comme une candidature « complémentaire » à celle de M. Reynders. Les écologistes n’excluent pas non plus de présenter un candidat.

« Les libéraux francophones ne sont pas les seuls à pouvoir présenter une candidature, ni occuper tous les postes internationaux à responsabilité. D’autres familles politiques, y compris les écologistes, disposent de candidats de qualité pour une telle fonction, dans une Commission qui devrait, par ailleurs, être paritaire. C’est une autre des enjeux à prendre en compte dans la décision finale, mais après un débat sur le fond », a souligné M. Gilkinet.

Contenu partenaire