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Le PS valide la réforme des allocations familiales

Le gouvernement wallon a approuvé jeudi en première lecture l’avant-projet de décret du ministre Maxime Prévot (cdH) qui doit instaurer, au 1er janvier 2019, le nouveau système de versement des allocations familiales.

PS et cdH s’étaient accordés sur un modèle en février dernier, mais leur divorce annoncé depuis par les centristes laissait planer la menace d’un blocage au moment de transposer cet accord en décret.

« Nous avons le sens des responsabilités », a affirmé le ministre-président Paul Magnette (PS) à la sortie de la réunion hebdomadaire du gouvernement, à l’Elysette (Namur). Cette réunion aura duré une heure et quart, pour l’examen des 124 points à l’ordre du jour. Une cinquantaine de ces points ont été bloqués par le cdH.

M. Prévot a fait état d’un climat « serein et courtois » où chacun a « pris ses responsabilités ». « Il n’y avait pas de raison de revenir sur notre parole, vu les avancées qui avaient été obtenues au profit des plus défavorisés, des orphelins ou des personnes handicapées », a commenté de son côté le ministre du Budget Christophe Lacroix (PS). Il n’était pas non plus question à ses yeux de « monnayer » un accord sur la suppression de la redevance TV – un point que le cdH a à nouveau bloqué – contre un feu vert sur les allocations familiales, a-t-il ajouté. Des incertitudes demeuraient au regard de la soutenabilité financière du nouveau modèle, même si les deux formations politiques avaient convenu en février d’assumer le déficit. On parle d’un surcoût de 9 millions d’euros en 2019 à 45 millions en 2023, selon M. Magnette. « Ce sera au prochain gouvernement de l’assumer ».

Le MR, que l’exclusive du cdH sur le PS a rendu mathématiquement incontournable en Wallonie pour la formation d’un gouvernement majoritaire, avait déjà fait savoir qu’il soutiendrait « le projet du ministre Prévot ». Paul Magnette se prévaut toutefois d’avoir pu arracher en dernière minute l’automatisation des droits aux allocations familiales pour les jeunes de 18 à 21 ans.

Le gouvernement wallon reste ainsi en ordre de marche pour passer au nouveau modèle dès 2019 comme en Flandre, alors que le gouvernement bruxellois est toujours à la recherche de son propre modèle.

Le système wallon prévoit que, pour chaque enfant né à partir du 1er janvier 2019, la famille recevra une allocation de base de 155 euros jusqu’aux 18 ans de l’enfant et 165 euros de ses 18 à 24 ans (des suppléments sont prévus pour les familles les plus fragiles et pour les enfants atteints d’une affection ou les orphelins).

Sa caractéristique première est d’octroyer un montant égal quel que soit le rang de l’enfant dans la famille (aîné ou puinés), au contraire du système actuel, où les montants progressent avec le nombre d’enfants. Ce système nataliste s’éteindra au fur et à mesure que celui prévu à partir de 2019 montera en puissance, de sorte qu’il n’y ait aucune diminution de montant pour les familles actuelles.

Au cas où le gouvernement ne parviendrait pas à respecter l’échéance du 1er janvier 2019 en raison de contraintes législatives ou organisationnelles, un régime de transition sera mis en oeuvre, ce qui garantit le versement des allocations.

Ce dossier constitue l’un des enjeux primordiaux de la législature: le financement des allocations familiales pèsera plus de 2,25 milliards d’euros en 2019, soit environ 17% du budget wallon, au bénéfice de plus de 900.000 enfants.

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