Le Premier ministre luxembourgeois Xavier Bettel, le Premier ministre néerlandais Mark Rutte et le Premier ministre belge Charles Michel © BELGAIMAGE

Le Premier ministre néerlandais « ne veut pas finir comme la Belgique »

Le Premier ministre néerlandais Mark Rutte « ne veut pas finir comme la Belgique », a-t-il dit samedi pendant une conférence de presse lors de laquelle il devait défendre son plan pour supprimer la taxe sur les dividendes. « La Belgique n’a plus qu’une seule entreprise internationale: InBev. Les autres sont parties », a-t-il ajouté

Le Premier ministre néerlandais souhaite supprimer la taxation des dividendes d’ici 2019. Les entreprises situées aux Pays-Bas payent actuellement 15% de taxe sur les dividendes qu’elles paient aux actionnaires, mais Mark Rutte estime que cela nuit à la compétitivité de son pays.

L’opposition, cependant, refuse d’abolir une mesure qui priverait chaque année les Pays-Bas de 1,4 million d’euros, selon les estimations. Ce serait un « cadeau aux multinationales », clament ces partis.

« Si les Pays-Bas ne suppriment pas la taxe, ils finiront comme la Belgique. On voit en Belgique ce qui se passe quand on ne change pas à temps les balises », s’est défendu samedi M. Rutte lors d’une conférence de presse et dans une interview à la chaîne NOS.

« La Belgique n’a plus qu’une seule entreprise internationale: InBev. Les autres sont parties. Et il y en avait beaucoup », a-t-il poursuivi. Mark Rutte n’a pas voulu préciser quelles entreprises risquaient de quitter les Pays-Bas, mais selon le journal Financieel Dagblad, il s’agirait notamment de Shell et Unilever.

Les déclarations du Premier ministre néerlandais montrent qu’il est « très mal informé » sur la Belgique, a réagi le cabinet du Premier ministre belge Charles Michel. M. Rutte « connait manifestement AB Inbev mais n’a jamais entendu parler de Solvay, UCB, Bekaert, Umicore et beaucoup d’autres. De grandes entreprises belges de renommée mondiale, chacune dans son domaine ».

« C’est une réaction très maladroite dans le cadre d’un débat difficile aux Pays-Bas », estime Barend Leyts, porte-parole de Charles Michel.

La Belgique est toujours attrayante pour les investisseurs étrangers, ajoute-t-il, renvoyant notamment à la future baisse de l’impôt des sociétés. M. Rutte a également irrité d’autres membres du gouvernement fédéral. « Décrire la Belgique comme un désert économique va un pas trop loin », réagit le ministre des Finances, Johan Van Overtveldt (N-VA) auprès de la VRT. « Chacun défend sa propre politique mais les bons voisins devraient être capables de le faire autrement », estime le ministre. « Parce que nous le disons très clairement: notre économie se porte actuellement bien mieux que ce que veut laisser entendre le Premier ministre néerlandais. Je pense que M. Rutte méconnaît la réelle situation économique de la Belgique. »

Le vice-Premier ministre CD&V et ministre de l’Emploi et de l’Economie, Kris Peeters, qualifie lui les déclarations de Mark Rutte d' »inacceptables » et « dangereuses ». Il souligne que les déclarations du Premier ministre néerlandais sont incorrectes. « Lorsque les entreprises dénigrent leurs concurrents en transmettant des informations inexactes, il s’agit de pratiques déloyales que l’on peut contrer. C’est la même chose quand un Etat déclare des choses inexactes sur un autre pays », a-t-il tonné sur la VRT.

Belga

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