Mischael Modrikamen. © Belga

Le PP assigne deux journalistes et l’eurodéputé Bart Staes pour diffamation

Le Parti populaire (PP) de Mischaël Modrikamen a annoncé vendredi son intention d’assigner pour calomnie deux journalistes d’Apache et l’eurodéputé belge Bart Staes (Groen), qu’il accuse d’avoir monté une campagne de diffamation contre les partis eurosceptiques, alors que sa formation européenne ADDE fait face à des déboires financiers.

M. Modrikamen, qui est aussi le vice-président du parti eurosceptique ADDE (Alliance pour la démocratie directe en Europe, qui regroupe aussi l’UKIP de Nigel Farage, Debout la France de Nicolas Dupont-Aignan ou encore le parti d’extrême droite suédois Les Démocrates de Suède), accuse Tom Cochez et Thomas Van de Putte (Apache) de dénoncer à tort des détournements de fonds européens de la part de l’ADDE – aujourd’hui en liquidation – et du PP, qui ont organisé ces dernières années plusieurs activités conjointes telles que des congrès.

Selon le président du PP, ces journalistes « subsidiés » par l’Union européenne et la fondation Open Society de George Soros transforment ainsi une « discussion technique » sur le caractère éligible des dépenses de l’ADDE et du PP en campagne de presse visant à discréditer l’ensemble des partis eurosceptiques, et le PP en particulier.

Quant à l’eurodéputé Bart Staes, le PP lui reproche des interviews dans lesquelles il évoquerait une « misappropriation » de fonds européens. Au passage, Mischaël Modrikamen souligne que tous les jeunes partis voient une partie de leurs dépenses déclarées non-éligibles, dénonce l’instruction du dossier par les instances européennes – dont un conflit d’intérêts qui le toucherait en tant que fondateur du Freedom Media Group avec lequel travaille l’ADDE – et assure que les comptes du PP sont exemplaires. Un recours est intenté au tribunal de l’Union européenne.

L’avocat d’affaires, qui revendique pour son parti le qualificatif de populiste mais non d’extrême droite, a par ailleurs une nouvelle fois annoncé qu’il assignerait la RTBF et RTL pour obtenir davantage de temps d’antenne, sur base de l’obligation de pluralisme. Le PP avait lancé la même menace à quelques mois des élections fédérales de 2014. En 2012, il avait obtenu un jugement favorable en référé contre la RTBF, mais l’action avait été jugée non-fondée en appel. Le PP espère présenter une centaine de listes aux élections communales d’octobre 2018.

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