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« Le politique n’a ni sens de l’urgence ni sens des responsabilités ! »

Jean-Pierre Delwart, administrateur délégué d’Eurogentec, n’a pas mâché ses mots envers le politique, à l’occasion des voeux de nouvel an de l’Union wallonne des entreprises, qu’il préside.

Jean-Pierre Delwart, administrateur délégué d’Eurogentec, n’a pas mâché ses mots envers le politique, à l’occasion des voeux de nouvel an de l’Union wallonne des entreprises, qu’il préside : « Nous constatons l’absence du sens de l’urgence, et l’absence du sens des responsabilités. Qui pense au sens de l’Etat?? Qui pense aux générations futures?? L’Allemagne, elle, le fait depuis 10 ans. Et chez nous?? »

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Le patron des patrons wallons condamne « l’absence de fonctionnement du système politique actuel?: les responsables ont été élus pour former un gouvernement, tout de même. Et les patrons wallons partagent les inquiétudes des 30.000 manifestants de Bruxelles, ils sont inquiets quand ils voient que les pays voisins ont, eux, pris des mesures pour réduire leur déficit budgétaire. »

On a pourtant entendu dire que la Belgique s’en sortait mieux que ses voisins…

Peut-être, mais c’est du court terme. Comment va-t-on trouver 22 milliards d’ici 2015 ?

Comment voyez-vous la suite des événements ?

Je pense qu’il faut reprendre les négociations, sinon on est dans l’impasse. Les partis francophones doivent exprimer leur vision, commune, forte, pour montrer qu’ils ont un objectif commun, et qu’ils ne se contentent pas de réagir par rapport aux partis du nord du pays. Il faut que les partis fassent montre de courage politique et arrivent à former un gouvernement. On ne peut pas rester dans le système actuel, il faut reformer un Etat fondé sur une reconnaissance mutuelle. Il faut en avoir la volonté, la bonne volonté… Cette crise peut être l’opportunité de donner un signal fort. Sinon, bien des entreprises seront tentées d’aller voir ailleurs !

Que faire concrètement ?

Il nous est difficile de donner des leçons aux négociateurs francophones ou d’évaluer les concessions qu’ils doivent faire. Les entreprises travaillent dans le cadre institutionnel qu’on leur dessine et il n’appartient pas à l’Union wallonne des entreprises de dire le modèle d’Etat qu’elle souhaite. Elle peut en revanche exprimer son souhait de ne pas voir s’instaurer de différences fiscales entre régions, qu’il s’agisse de l’impôt des personnes physiques ou de l’impôt des sociétés. L’UWE considère d’ailleurs, en vertu du principe de subsidiarité, que c’est l’Etat fédéral qui est le mieux placé pour définir et collecter l’impôt. Les Flamands réclament l’autonomie fiscale, ce qui veut dire que l’Etat fédéral dépendra des Régions.

Propos recueillis par Michel Delwiche

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